Le Royaume-Uni a réaffirmé, lundi, que la reprise des négociations commerciales post-Brexit avec l'Union européenne n'aurait «pas de sens» sans un changement de position de la part des dirigeants européens. «Il n'y a aucun sens à continuer à négocier. Tant que l'UE maintient sa position, de telles discussions n'auront pas de sens», a déclaré, devant les députés, le ministre Michael Gove, chargé de la Coordination de l'action gouvernementale, ajoutant que le sommet européen de la semaine dernière n'a «laissé aucune base pour trouver un accord». M. Gove a toutefois salué les déclarations du négociateur européen Michel Barnier qui s'est dit sur Twitter «disponible pour intensifier les discussions (...) sur la base de textes juridiques». «Evidemment, nous devons nous assurer de travailler sur la base de l'intensification qu'ils proposent», a-t-il relevé, assurant préférer «regarder vers l'avenir avec optimisme que regarder en arrière avec colère». Déjà dans l'impasse, les discussions entre les deux partenaires se sont envenimées jeudi quand les 27 réunis en conseil ont exigé des concessions de Londres pour arriver à un accord de libre-échange à temps pour l'appliquer l'année prochaine, quand les règles européennes cesseront de s'appliquer au Royaume-Uni. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a alors déclaré les pourparlers «terminés» et a demandé aux Britanniques de se préparer à un «no deal», option potentiellement dévastatrice pour des économies déjà ébranlées par la pandémie de coronavirus. Le Royaume-Uni a formellement quitté l'UE le 31 janvier, près de quatre ans après un référendum historique marquant la fin de 47 ans de mariage sans amour. Alors que la date du 31 décembre 2020, qui marque la fin de la période de transition post-Brexit approche à grands pas, les deux partenaires se heurtent toujours à de sérieuses divergences dans les négociations sur leur relation future après plusieurs cycles de discussions. Faute d'accord, les échanges entre Européens et Britanniques seraient régis par les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), érigeant brutalement de nouvelles barrières commerciales et causant d'importants coûts pour les entreprises importatrices des deux côtés et des retards aux frontières.