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Particularisme
Publié dans Le Soir d'Algérie le 01 - 11 - 2020

C'est quoi, le sujet ? Le référendum ? Oui, c'est obligé ! De toutes les façons, ce matin, tu es debout, — ou presque —, perdu dans une chaîne impressionnante et bigarrée, attendant ton tour pour glisser dans l'urne démocratique ton patriotique et sonore «oui» en faveur de la nouvelle Constitution ou plutôt de la Constitution de l'Algérie nouvelle. Nouvelle ? Quel joli mot ! Quel vocable rempli d'espoir et d'avenir ! Quel...
Mais, tu le sais, tu le sens, ça s'entend : il y a comme une fausse note aux accents pathétiques à associer ces mots les uns aux autres, d'une part, et à les connecter, d'autre part, à la réalité politique. Tu votes pour une Constitution discutée (cuisinée, oui) , ou plutôt approuvée de façon pavlovienne, par un Parlement antédiluvien et en déficit abyssal de légitimité. Tu votes à un moment de Covid-19 où l'impératif de distanciation sociale devrait empêcher et la campagne électorale (tu l'as vue, au fait, cette campagne ?) et surtout l'organisation du scrutin lui-même.
Tu votes, qui plus est, dans des circonstances anachroniques puisque le Président Tebboune, artisan premier de cette Constitution, est absent pour cause de maladie. ça démagnétise politiquement le référendum, à supposer que d'autres raisons ne l'avaient pas déjà délégitimé. Tu votes pour un référendum précédé d'une campagne amoindrie en loyauté où seuls les partisans du «non» et/ou du boycott n'ont pas eu droit d'accès, comme leurs adversaires, aux médias, aux salles de réunions publiques et à la possibilité de donner leurs arguments.
Tu votes, enfin et surtout, dans un contexte de répression sans précédent, où la justice aligne sans vergogne et sans souci les condamnations d'opinion sur des dossiers vides, au point d'attirer la suspicion d'organisations internationales comme l'ONU.
Et last but not least des députés résiduels se trouvent soudain prestes et véloces afin d'enlever à Mohcine Belabbas son immunité parlementaire — dont continuent à se parer les Naïma Salhi et autres contrevenants aux lois – pour, sans doute, le punir d'être dans l'opposition et en faveur de l'alternative préconisée par le Hirak d'un changement structurel au lieu du ravaudage auquel on assiste.
Voilà, grosso modo, dans quelles circonstances, tu es appelé à voter. Franchement, comme si tu n'avais rien d'autre à faire. Comme si reviser la Constitution était une urgence. Comme si... Ajoute à cela la situation sociale terrible faite aux couches les plus précaires de la société algérienne dont le dénuement est d'autant plus aigu qu'elles sont les premières à payer les frais de la double crise, sanitaire et économique.
N'est-il pas affligeant et témoin de l'impuissance et peut-être de l'incompétence des autorités à gérer la chose publique, le spectacle de ces retraités qui ont travaillé toute leur vie pour se trouver contraints de quémander leur pension à des guichets avares ?
C'est quoi, le sujet ? L'échec ? Oui, c'est possible ! Mais de qui, mais de quoi ? Le constat est implacable. Le fait que la machine judiciaire carbure à tout-va pour fabriquer des détenus d'opinion pour cause de Hirak est en soi une reconnaissance par le pouvoir que le mouvement populaire et citoyen n'a pas échoué tant que ça ! Qui songerait sensément à jeter en prison à tour de bras les animateurs d'un mouvement qui a échoué ? Même la crise sanitaire a mis entre parenthèses mais n'a pas pu éteindre le profond désir de recouvrer les libertés confisquées exprimé un certain 22 février 2019. La volonté de casser les carcans d'un système liberticide et qui favorise structurellement la corruption a survécu et survivra encore à toutes les manœuvres et à toutes les muselières car elle vient des tripes de l'Histoire de ce peuple.
Dans ce qu'on croit être la mise à mort du mouvement populaire par sa tentative de confiscation d'abord, puis par la répression pure et simple, on retrouve un vieux hobby du système qui consiste à susciter des émeutes pour faire le ménage intra-muros . Puis, quand la manœuvre lui échappe pour se greffer à l'expression de frustrations sociales, il annihile ou récupère le mouvement soit par la corruption de ses animateurs soit par la répression. C'est ce qui s'est passé en octobre 1988. C'est ce qui s'est passé en 2001 lors du Printemps noir, ce mouvement ayant eu la particularité de ne concerner que la Kabylie et même de subir, sous l'effet de la propagande du pouvoir de Bouteflika, la hargne du reste de l'Algérie. Ils pensent que cela va se passer ainsi pour le Hirak aussi !
Mais cette fois-ci, les choses peinent à se faire selon le même sempiternel plan de récupération. En dépit de ses faiblesses, de ses déchirements, du fait qu'il ait été infiltré par les islamistes, des attaques qu'il subit parfois en dessous de la ceinture, des procès de toutes sortes qu'on lui instruit, le Hirak demeure une idée qui ne veut pas disparaître. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Les temps sont incertains et avancer des pronostics est imprudent.
Le seul fait admis, et c'est toute la réussite du Hirak, est que la question s'est resserrée. On se demande quel est le sujet mais pas qui est le sujet !
A. M.
P.S. : L'autre matin, le téléphone sonne. C'est l'historien Mohamed Harbi. Il me dit qu'il a eu du plaisir à lire la chronique ici consacrée à l'érotisme dans les 1001 nuits qu'il a trouvé pertinente. Ça console de la hargne de ceux qui m'ont littéralement agressé de parler d'un sujet aussi «licencieux» à un moment où, comme le dit doctement l'un de ces contempteurs, «tout doit parler de politique nationale». Bon !


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