Moh-Chérif Hannachi nous quitte. A jamais et pour un monde meilleur. Le dirigeant qui a le plus régné sur la présidence de la JS Kabylie avec laquelle il a tout gagné mais a aussi connu une fin malheureuse a cédé devant la maladie, lui le roc qui faisait reculer les pires assauts de ses adversaires et ses ennemis, en football et en dehors. Une triste fin pour celui qui savait grâce à ses pics et ses tics donner de la joie, faisait l'ambiance, dans les moments difficiles que traversait son club de toujours de même que tout le pays. C'est le président qui a tout le temps donné du sien pour rendre à la JSK son lustre d'antan, lui l'inusable dirigeant qui tenait tête aux responsables des instances du football et des ministres qu'il a côtoyés à travers sa longue et riche carrière. Le regretté Hannachi faisait partie des dirigeants qui avaient des valeurs humaines et sportives. Une race de dirigeants qui ne court plus les rues, malheureusement. Sa légendaire témérité devant les oppositions a mis à genoux toutes les velléités visant la déstabilisation de la JSK, sa JSK, qu'il voulait toujours au sommet quitte à se ruiner, à mourir. Sa santé en prendra un sacré coup mais l'homme d'apparence «sans pitié» avait le cœur fondant. Pas hypocrite pour un sou, encore moins quelqu'un qui tient rancune à tout jamais. Un jour, la JSK prenait un vol de Khalifa Airways pour Dakar pour un match de Coupe d'Afrique. Outre les joueurs de la JSK, l'avion transportait l'USM Alger, en partance, elle, pour Bamako, de Saïd Allik qu'on disait son farouche adversaire dans les coulisses du football, et un groupe de journalistes. L'un de ces derniers qui ne manquait aucune occasion pour démonter le travail de Hannachi se verra rabrouer par le dirigeant kabyle. Le boss des Canaris jura par tous les saints qu'il ne prendra pas l'avion si ce journaliste était du voyage. Les bons offices des accompagnateurs, dont votre serviteur, feront plier la volonté de feu Hannachi d'interdire à ce journaliste d'accéder à bord. Quelques années plus tard, Hannachi est intervenu personnellement pour que ce journaliste rejoigne la rédaction de l'ENTV. Un bel exemple de pardon ! Repose en paix Moh-Chérif. M. B.