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Féminicide et code de la famille pour le second collège
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 12 - 2020

Le féminicide est loin d'être une pure vue de l'esprit exagérée ici et là par le militantisme féministe lorsqu'il veut faire pression pour abolir toute forme de discrimination sexiste. Au contraire, il est devenu une terrible réalité qui a coûté pas moins de 43 victimes au cours des 10 derniers mois parmi nos compatriotes. Une calamité morale pour la société qui constate qu'elles ont été littéralement exécutées dans des situations similaires et pour des raisons presque identiques ! C'est pourquoi, en guise d'avant-propos à l'article qui va suivre, l'on s'est contenté de relever quelques citations puisées dans les journaux afin d'en faire un ersatz de réquisitoire à plusieurs voix.
Celle d'abord d'une dizaine d'associations en conclave qui se demandaient pour quelles raisons les réactions officielles demeurèrent timides après chaque crime ? «(...) Comme si, disaient-elles, les lois pénales n'avaient pas été inventées pour punir ceux qui se donnent le droit de vie et de mort sur autrui. D'où l'attitude troublante à l'origine de la vague d'émotion qui a submergé le pays après le martyre de Chaïma».(1) De son côté, une militante du réseau Wassila rappelait que rien n'a changé depuis cinq ans, date à laquelle l'Etat avait légiféré un texte « criminalisant les violences faites aux femmes » tout en se payant le luxe de priver cette loi d'un décret d'application ! (2) À ce propos, la présidente du même réseau Wassila suggère bien plus qu'une solution, si tant est qu'elle ne manquait d'ailleurs guère de compétence pour délivrer une quasi-feuille de route en mesure d'encadrer juridiquement les lois. C'est ainsi que la bonne démarche qu'elle suggérait passerait nécessairement par l'abolition pure et simple du code de la famille, pour ensuite améliorer les dispositions législatives des textes existants déjà, dont celui qui a particulièrement trait à la « clause du pardon » que l'on a insérée dans la loi afin de relativiser, voire neutraliser «l'application de la notion de ‘'crime» chaque fois qu'il s'agira de violences faites aux femmes».(3) Tout, nous semble-t-il, est résumé à travers ce triptyque des doléances insatisfaites de la part d'un Etat trop précautionneux lorsqu'il s'agit des questions d'équité et d'égalité qu'il estime périlleuses quand il s'agit surtout du... second sexe !
C'est dire que le combat émouvant de la gent féminine continue à être perçu comme le dangereux cheval de Troie d'une aliénation préjudiciable aux codes de la religion. Rien que ça ! Mais alors comment se fait-il qu'une désespérée résistance de toutes les courageuses dames de grandes vertus patriotiques n'ait pas pu imposer le bon consensus autour du statut de la femme alors que la réelle émancipation a rapidement abouti au profit des voisines de la Tunisie ? L'on peut penser que la différence en termes d'évolution s'expliquerait d'abord par les péripéties historiques ayant prévalu dans chaque pays puis par l'émergence des élites politiques à l'origine du pilotage des Etats. Ce furent justement les différentes étapes décisives de chacun d'eux qui permirent à l'un de faire le saut qualitatif quand l'autre s'est contenté de restaurer les archaïsmes d'avant le bouleversement consécutif à la guerre de Libération. Une indépendance qui n'a pas manqué de se prévaloir du paradigme de la «renaissance nationale», laquelle ne saurait s'épanouir qu'à travers la résurrection de la tradition avec tout ce qu'elle possède comme références concernant le statut de la femme, notamment celui du second collège de la citoyenneté.
D'ailleurs, le fait qu'une confrérie religieuse se soit accordé, il y a quelques années, le privilège de la réflexion sur la question de «l'inégalité homme-femme dans l'islam» était certainement significatif de l'approbation muette que lui envoyait la piètre nomenklatura. Même si d'autres raisons avaient été, à cette époque, avancées, il n'en restait pas mois que le feu vert pour un débat aussi sensible avait permis au Palais de transférer vers les «zaouias» un problème éminemment séculier dont il voulait s'affranchir. Autrement dit, le mensonge eut alors pour destinataires les réseaux féministes auxquels l'on suggéra que leur statut ne peut être clarifié qu'à partir de l'exégèse des clercs maraboutiques ! En somme, l'impasse remonte au 3e mandat de Bouteflika qui laissa entendre qu'il ne s'agira plus de traduire par les actes politiques une parité homme-femme mais en prenant en compte les avis des courants traditionalistes. C'était ce décalage entre l'attente d'une abrogation pure et simple des textes préconisant, jusque-là, une émancipation au compte-gouttes que naîtra, chez la plupart des militantes, le sentiment d'avoir perdu le combat. C'est que leur mécontentement visait d'abord celles qui, parmi elles, agirent de l'intérieur des rouages du pouvoir pour plaider une cause et un projet indéfendables en les présentant comme un «demi-succès».
Au nom du réalisme, elles se firent sirènes rassurantes qui considérèrent que l'abrogation de certaines dispositions secondaires allait dans le sens d'une prochaine refonte du code de la famille. Or, celui-ci est toujours là en 2020 et qu'il sert justement d'infranchissable barrage à la justesse du droit et au bénéfice d'une justice à deux collèges.
C'est de la sorte que l'on avait justifié « la disqualification par le genre » en recourant simplement au vieux fonds des préjugés dont s'accommode encore l'Algérie du XXIe siècle. Si partout dans le monde l'humanité agit et évolue avec un statut unique pour les deux sexes, ce n'est hélas pas le cas en terre d'islam où le réflexe discriminatoire est toujours à l'œuvre : une double peine, en quelque sorte. Celle d'une prétendue doctrine spirituelle férocement misogyne à laquelle s'additionne une insoutenable indigence culturelle. Notamment lorsqu'elle est formatée par les dogmes des vieux turbans. Pourtant, il est encore possible d'agir autrement pour peu que le courage politique parvienne enfin à briser ces fatalités ancestrales.
En somme, ne faut-il pas se convaincre par le bon sens que la féminité n'est pas l'identité d'une sous-espèce humaine. De surcroît, elle n'est pas non plus compétente, écrivait la publiciste Françoise Giroud, laquelle ajoutait au nom du droit à la parité homme-femme ceci : «Le problème des femmes sera résolu le jour où l'on verra une femme médiocre à un poste important !» Rêvons à ce même défi pour une Algérienne qui accéderait enfin à la présidence de la République. Tant qu'on y est, ce ne serait pas plus mal !
B. H.
(1) Extrait tiré d'un article d'El-Watan du 24 novembre.
(2) Propos d'une militante du réseau Wassila publié dans Liberté du 25 novembre.
(3) Point de vue de la présidente du réseau Wassila, in Liberté du 25 novembre.


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