48 heures après la démonstration du CR Belouizdad face aux Kenyans de Gor Mahia, le MC Alger est revenu dans le temple du 5-Juillet pour accomplir un nouvel exploit face aux Tunisiens du CS Sfaxien. De bon augure pour un football algérien qui n'aura connu en 2020, Verts mis à part, que déboires et désillusions. Nos représentants en compétitions africaines se portent bien. Du moins en ce début de la nouvelle édition des deux épreuves phares de la CAF. Le CRB le MCA, la JSK et l'ESS qui ne sont pas des novices ont réussi leur entrée en matière. Peut-être que pour les trois-quarts d'entre eux, l'adversité n'était pas de taille, en tout cas de l'envergure des équipes algériennes engagées cet automne. Et qui voudraient faire la fête au printemps 2021. Des quatre larrons, avouons que le MC Alger a hérité d'un gros morceau durant cette seconde étape des préliminaires de la LDC, de surcroît un derby qui intervient après quelques tumultes administratifs pour se défaire des Buffles Béninois. Pour cette édition exceptionnelle en tout point de vue, intervenant notamment après plusieurs mois d'arrêt et dans un contexte international verrouillé et quelques mois avant son centenaire, le Doyen semble béni. Bien armé pour ne pas décevoir ses millions de fidèles de même que ses détracteurs tout aussi nombreux. Lundi soir, sous un ciel pluvieux et des rafales de vent incessantes, le Mouloudia a joué, a maîtrisé et a gagné. Et le 2-0 ne semble pas chèrement payé pour l'équipe du Sud tunisien venue en Algérie avec l'espoir de ruiner le capital confiance des poulains de Neghiz acquis depuis le retour aux affaires, le samedi 28 novembre, à Porto Novo. Là où les camarades de Frioui, de nouveau décisif lundi soir contre le CSS, ont ouvert une nouvelle porte de la gloire. Malgré quelques doutes passagers, que l'on pourrait qualifier de normaux après une longue hibernation, l'équipe algéroise a su faire la différence en s'appuyant sur un groupe qui, sur le papier, paraît hétéroclite. Mais il fallait compter sur cet esprit de groupe remobilisé par Neghiz en dépit des tergiversations de la Sonatrach qui tarde à injecter de l'argent frais dans les caisses de la SSPA dirigée par Almas. Qu'à cela ne tienne, l'employeur étant un bon payeur comme il l'a été tout le temps, parfois exagérément et sans justification, le MCA fait son boulot et avance vers les objectifs qu'on lui a assignés. Si la phase des poules de la LDC n'est plus une lointaine vue de l'esprit, il faut croire que le retour au stade Tayeb-M'Hiri ne sera nullement un voyage d'agrément, le Mouloudia voit encore plus loin. D'abord dans ce Championnat de Ligue 1 que dominent les Aigles de Sétif en attendant la mise à jour du calendrier. Un challenge long et qui risque d'essouffler les plus endurcis parmi les candidats au titre de la saison post-Covid. Un marathon qui commence à provoquer des séquelles sur le physique de nos footballeurs, comme ceux d'outre-mer d'ailleurs, lesquels tombent comme des mouches désemparées. Et comme pour bien enfoncer le clou, ses dommages frappent souvent les meilleurs et les plus performants sur les terrains d'une compétition déjà privée de la chaleur et de la saveur d'un public bruyant et connaisseur. Parfois excité, c'est sûr. Un huis clos qui n'est plus cette sanction infligée aux fauteurs de troubles, mais une mesure de protection de la santé publique. Mais, à la longue, il commence à peser aussi financièrement que sur le moral des troupes. En 2021, nos clubs «africains» auront besoin de plus de soutien et les Verts encore plus. Eux qui bouclent la formalité des qualifications à la CAN du Cameroun avant de lancer leur campagne pour le Mondial du Qatar. Le sursaut de nos clubs en cette fin 2020 ne sera alors qu'un prélude à d'autres conquêtes heureuses. M. B.