Le verdict dans le procès en appel des frères Kouninef a été rendu ce jeudi par la cour d'Alger qui a confirmé les lourdes peines infligées en première instance par le tribunal de Sidi-M'hamed. Karim Aimeur - Alger- (Le Soir) - Les avocats des frères Kouninef et du gérant de leur groupe CouGC, Kaddour Bentahar, qui sont poursuivis pour plusieurs chefs d'inculpation liés à la corruption, à savoir «trafic d'influence», «blanchiment d'argent», «obtention d'indus avantages», «détournement de foncier et de concessions», et «non-respect des engagements contractuels dans la réalisation de projets publics», en plus du «financement occulte de partis politiques», espéraient au moins une réduction des peines prononcées par le tribunal de Sidi-M'hamed. Mais peine perdue. Le juge de la chambre criminelle près la cour d'Alger qui s'est chargé du dossier a confirmé les peines du tribunal de première instance. Ainsi, le principal accusé, Rédha Kouninef, a été condamné à 16 ans de prison ferme, son frère Tarek a écopé de 15 ans de prison ferme alors que Abdelkader-Abdelkrim a été condamné à une peine de 12 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 8 millions dinars à l'encontre de chacun des trois accusés. Le gérant du groupe Kou-GC, Kaddour Bentahar a, quant à lui, bénéficié d'une réduction de peine à 5 ans de prison ferme, au lieu de 8 ans. La cour d'Alger a également confirmé la peine initialement prononcée à l'encontre d'anciens cadres impliqués dans cette affaire. Une réduction de peine de 3 ans de prison ferme à 18 mois de prison avec sursis a été prononcée à l'encontre de Mekraoui Hassiba et Guerrah Abdelaziz. La cour a également prononcé une peine de prison avec sursis dans l'action civile en appel à l'encontre de Mekahlia Adel et Bennaï Leïla. Rappelons que le procureur général avait requis une peine de 18 ans de prison ferme assortie d'une amende de 8 millions de DA à l'encontre de Rédha Kouninef. Une peine de 15 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 8 millions de DA, a été requise contre Karim-Abdelkader et Tarek-Noah Kouninef, alors qu'une peine de 10 ans de prison ferme assortie d'une amende de 8 millions de DA a été requise contre Kaddour Bentahar. Ces lourdes peines viennent confirmer ainsi les accusations à l'encontre des personnes concernées par le procès qui ont rejeté, lors de leur audition, toutes les charges retenues contre elles. Les trois frères Kouninef ont tenté d'expliquer que tous les marchés obtenus par leur groupe et ses filiales étaient légaux. Rédha Kouninef, qui a reconnu avoir financé la campagne électorale de Bouteflika pour le quatrième mandat en 2014, est allé jusqu'à dire que l'opération était légale et conforme à la loi électorale. Les avocats aussi ont rejeté les accusations les qualifiant de règlements de comptes politiques. L'un des avocats a affirmé, lors des plaidoiries, que l'instruction menée par les services de sécurité visait à confirmer les rumeurs colportées sur les réseaux sociaux et les articles de presse, qui ont présenté la famille Kouninef comme des prédateurs qui voulaient s'accaparer les richesses nationales. Le même avocat a soutenu que tous les crédits bancaires obtenus par les frères Kouninef l'étaient après présentation de garanties, et que leurs entreprises ont respecté leurs engagements vis-à-vis de ces banques. Comme il a essayé de démentir le transfert de devises par ses clients à l'étranger. Les arguments des accusés et de leurs avocats n'ont décidément pas résisté aux preuves de corruption contenues dans le dossier. K. A.