Premier rempart contre les maladies qui touchent particulièrement les jeunes enfants scolarisés, les unités de dépistage scolaire (UDS) se sont retrouvées, malgré elles, face à la pandémie de coronavirus. Souvent dépourvues de moyens humains et matériels, ces unités n'ont pas pu jouer un grand rôle, encore moins dans le dépistage des cas de Covid-19 en milieu scolaire. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Après une coupure de plusieurs mois, les établissements scolaires avaient pu rouvrir leurs portes en novembre dernier avec un protocole sanitaire approuvé par le Comité scientifique chargé du suivi de l'épidémie de coronavirus. Les unités de dépistage scolaire (UDS), théoriquement rodées au dépistage en milieu scolaire, étaient alors appelées à jouer un rôle prépondérant dans la prévention. Près de trois mois après la reprise des cours, force est de constater que l'apport de la majorité des UDS reste minime pour plusieurs raisons objectives. Statistiquement parlant, il existe 1 923 unités de dépistage et de suivi à travers le territoire national, dont 1 349 implantées dans les établissements scolaires, 447 situées dans des structures de santé et 127 autres se trouvant au niveau des locaux dégagés par les collectivités locales. Le personnel exerçant au niveau de ces unités s'élève à 2 233 médecins, 1 975 dentistes, 1 797 psychologues et 2 576 paramédicaux. Sur le terrain, les difficultés rencontrées sont nombreuses. Le président de l'Association nationale des parents d'élèves (ANPE) confirme ce constat. Ahmed Khaled affirme que les « unités de dépistage scolaire (UDS) ont eu des difficultés à démarrer au début. Elles ont quelque peu réagi après que le ministère de l'Education national eut envoyé des inspecteurs sur les lieux pour vérifier si le protocole sanitaire était respecté ou pas au sein des établissements scolaires ». Il assure que « le problème, c'est que les UDS manquent souvent de moyens notamment au niveau du cycle moyen. Au niveau du cycle primaire, il n'existe pas d'UDS au sein des établissements scolaires. Les élèves sont obligés de se déplacer au collège dont ils dépendent territorialement pour pouvoir bénéficier des services des UDS sans compter le manque de matériels ». À cela s'ajoute la question de la gestion de la ressource humaine. À ce sujet, Ahmed Khaled explique qu'« il existe des conflits en matière de gestion des effectifs qui constituent les UDS. Les médecins sont sous la tutelle du ministère de la Santé et le directeur d'établissement a du mal à leur imposer un emploi du temps qui soit compatible avec celui des élèves. Il faut mettre un terme à ce problème soit en détachant le personnel médical en le mettant sous tutelle du ministère de l'Education nationale soit que ce dernier organise un concours pour recruter directement des médecins qui soient directement sous la tutelle du ministère de l'Education ». Pourtant, la crise de coronavirus a permis aux UDS de bénéficier d'une enveloppe financière dégagée par le ministère de l'Education. Ce dernier vient d'actualiser le protocole devant aboutir à la mise en quarantaine d'un groupe pédagogique ou la fermeture d'une classe pour cause de contamination au coronavirus. Il confère aux médecins exerçant au niveau des UDS un rôle lors de la prise de décision. N. I.