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L'argent ne doit plus être l'alpha et l'oméga de la politique !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 03 - 2021

Il y a désormais une volonté politique suprême de séparer argent et politique, a fortiori le fric sale. On sait déjà que la future loi électorale en portera les dispositions d'encadrement nécessaires. Cette volonté semble d'autant plus forte que le président de la République, alors Premier ministre fraîchement nommé en 2017, avait énoncé dans son programme de gouvernement le principe de séparation du pouvoir politique et de l'argent.
La demande de reddition de comptes à l'ex-omnipotent milliardaire Ali Haddad fut d'ailleurs le premier épisode de cette nouvelle volonté politique de séparer l'argent visible et invisible, bien ou mal acquis, de la politique. En ce sens que le mélange des deux ne devrait pas être l'autoroute d'accès au pouvoir et de s'y maintenir, ou encore d'en être une surpuissante source de légitimité. À savoir que la formation d'oligarchies financières créerait d'omnipotentes synarchies politiques.
Par facilité ou même par paresse intellectuelle, la presse algérienne avait pris l'habitude de parler d'oligarques quand il était question des privés. Ceux-là mêmes qui représentent l'argent visible et souvent rapidement acquis, grâce à la manne providentielle de la commande publique ou, indirectement, par le fait de subventions publiques des matières de base transformées, comme les oléagineux, le sucre, le lait ou le blé. D'aucuns n'hésitaient pas à établir une indue comparaison avec les oligarques russes nés sous la présidence cacochyme et éthylique de Boris Eltsine. Cette comparaison relevait assurément de constructions intellectuelles aussi aisées qu'irréelles. Or, on n'ignore pas qu'une oligarchie est un système politique dans lequel le pouvoir réel est détenu par un nombre restreint d'individus. Une alliance entre une aristocratie politique et une ploutocratie financière. Une minorité politique et une minorité possédante.
Etait-ce déjà le cas en Algérie ? On était et on est encore loin de ce schéma dans un pays où les privés dépendent, pour la plupart d'entre eux et pour une large part, de la commande publique que l'Etat peut décider d'arrêter à tout moment. Généralement des affairistes qui ont certes acquis des monopoles de fait ou des positions dominantes, mais dont la prospérité financière a été largement favorisée par la politique de redistribution clientéliste de la rente pétrolière, accélérée durant la décennie 2000 grâce à l'envolée des prix du brut. Entre autres avantages exorbitants, l'accès privilégié aux marchés publics et des crédits bancaires étatiques très avantageux, et rarement remboursés. Un cordon ombilical qui a permis à certains privés de se placer dans la proximité du pouvoir politique, tout en essayant de l'influencer au mieux la situation de ses propres intérêts qui n'étaient généralement pas propres.
Les gros privés algériens étaient donc, d'une manière ou d'une autre, liés à la décision politique, quand bien même n'étaient-ils pas capables de s'organiser en lobbys réellement structurés. Sous la présidence valétudinaire et lunatique d'Abdelaziz Bouteflika, l'Exécutif donnait en effet l'impression d'avoir été vampirisé et perdu beaucoup de son ingénierie politique, financière et sociale. Précisément, une partie de ses capacités de conceptualisation, de réalisation, d'évaluation, de contrôle et d'arbitrage neutre.
Les médias avaient alors tendance à comparer certains privés aux oligarques russes qui, eux, furent un terme réel de l'équation du pouvoir dans la Russie eltsinienne et post-Eltsine, et pas seulement des groupes d'influence organisés en pompes aspiratrices de l'argent public. Or, on sait ce qu'il en est advenu lorsqu'ils ont essayé de phagocyter le pouvoir politique et de l'incarner. Exemple en est, entre autres, Boris Abramovitch Berëzovski, qui s'est enrichi assez rapidement en acquérant le monopole de vente et de revente de la voiture Lada, et en se taillant surtout la part du lion dans des entreprises étatiques privatisées. Première fortune de Russie, il était devenu un temps si puissant qu'il organisa même une guerre en Tchétchénie. Il s'est cru alors tellement puissant qu'il a fini par se suicider, fort opportunément d'ailleurs, un jour de grisaille londonienne.
Nonobstant le destin tragique de certains oligarques russes, n'est pas un oligarque digne de ce nom le premier privé algérien qui le voudrait. Les patrons DZ ne possèdent pas encore la maîtrise politique et économique nécessaire, malgré la surface financière de certains d'entre eux et la masse critique atteinte par leurs holdings, à l'image d'Issad Rebrab ou en leur temps des Haddad et des Kouninef. Les magnats de l'argent accumulé à une vitesse astronomique et pas toujours traçable n'ont pas encore de base politique solide et ne fonctionnent pas en lobbys structurés et intelligents. Et même s'ils créent de l'emploi, ils n'investissent pas pour autant dans l'emploi massif, la formation et la recherche-développement. Ils ne créent pas de la richesse tout en s'enrichissant à grande échelle. Cela est valable aussi quand ils entrent dans des partenariats avec des étrangers, associations qui ne favorisent en rien les transferts de technologie.
En attendant qu'ils deviennent un jour des groupes économiques dignes de ce nom, créateurs de richesses et citoyens, l'Etat, dont dépend le pain céleste de la commande publique, possède les moyens de les neutraliser, voire même de les désintégrer si d'aventure ils avaient les yeux du pouvoir politique plus gros que le ventre de l'économie. En effet, le privé ne doit pas devenir l'alpha et l'oméga de la politique. Le centre du pouvoir. Son point de départ et son point d'arrivée. Il faudrait que ses forces agissantes ne soient pas des condottieres, mais de véritables capitaines d'industrie. Des forces d'entraînement qui doivent se poser aujourd'hui ces questions essentielles et structurantes : après avoir réglé le problème de l'accumulation de l'argent, que dois-je en faire désormais ? Et quel sens politique donner à son usage ?
C'est en répondant intelligemment à ces deux questions, avec le souci de l'essor du bien commun, que le privé algérien sera ou ne sera pas, aux côtés du secteur public, un moteur de développement durable du pays, débarrassé progressivement du maléfique syndrome hollandais.
N. K.


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