Le congrès électif de la CAF se tiendra-t-il vendredi ? C'est la question qui s'est posée quelques minutes après l'annonce du comité d'urgence de la Confédération d'annuler le tournoi panafricain des U17 qui devait se tenir au Maroc à partir de samedi prochain. La CAF a fini par subir les contrecoups d'une situation pandémique qui a poussé des pays à prendre des mesures drastiques pour protéger leurs populations. Si les compétitions interclubs peuvent se tenir sur la base de solutions palliatives, une compétition à durée déterminée est plus difficile à gérer sur un plan sanitaire et sécuritaire. Le Maroc qui avait à charge d'organiser cette épreuve non-qualificative à une phase finale d'une coupe du Monde comme c'était le cas précédemment a décidé de fermer ses frontières à une vingtaine de pays dont l'Afrique du Sud et l'Algérie, qui devaient envoyer leurs sélections à cette manifestation juvénile de football. Une mesure qui a aussi pour conséquence l'impossibilité au Cocan/CAF de se présenter dans le royaume chérifien pour assurer l'organisation dudit tournoi. Il se trouve que le comité d'organisation de la Coupe d'Afrique des nations est composé en majorité de personnels exerçant au niveau du siège de la Confédération au Caire, en Egypte, autre pays que le Maroc a inscrit sur sa «liste noire». Si la mesure de reporter ou de déplacer, voire d'annuler la CAF était attendue, le retard mis pour l'annoncer a perturbé les 12 fédérations concernées par la compétition. L'équipe de la Tanzanie, qui figure dans le même groupe que l'Algérie, mais également celles du Sénégal, de la Côte d'Ivoire et de la Zambie (que les joueurs de Mohamed Lacete devaient rencontrer en match amical ce mercredi) sont sur place depuis quelques jours, et depuis lundi soir, elles ne savaient plus quoi faire. Dans son communiqué, la CAF invoque des motifs que tout le monde connaissait. À savoir que la pandémie a atteint des niveaux extraordinaires dans certains pays, la difficulté dans les déplacements des délégations, et que la CAN-2021 n'est plus qualificative dès que la Fifa a annulé la Coupe du Monde de la catégorie fin décembre dernier. Ce qui a ouvert la porte aux spéculations dont celle qui renvoie au désir des Marocains de ne plus tenir leurs engagements comme ils l'ont fait en 2015 lorsqu'ils devaient abriter la CAN «seniors», finalement déplacée en Guinée-Equatoriale. Il y a six ans. Le Maroc avait motivé sa décision par les risques encourus par le royaume suite à l'aggravation de la situation sanitaire (Ebola) dans les pays de l'Afrique de l'Ouest. La CAF, qui avait trouvé un plan B, avait pris certaines décisions coercitives vis-à-vis de la FRMF, dont notamment la suspension des Lions de l'Atlas pour les deux éditions suivantes de la CAN, ainsi qu'une amende de 9 millions d'euros. En fin de compte, le Maroc a fait appel auprès du TAS de Lausanne qui a annulé la sanction sportive et a allégé considérablement l'amende. Cette fois, le comité d'urgence de la CAF n'a pas fait cas d'éventuelles sanctions envers le Maroc qui doit, hasard du calendrier, abriter vendredi le congrès électif de la CAF. Un conclave qui regroupera les représentants des 54 associations nationales africaines, sans oublier des observateurs, des invités et les différents staffs de la CAF. Du beau monde qui doit connaître les mêmes difficultés pour rallier le Maroc et dont les pays, pour nombre d'entre eux, sont blacklistés à l'exemple de l'Algérie, l'Egypte et l'Afrique du Sud. Des pays qui comptent surtout des candidats aussi bien pour l'élection du président (Patrice Motsepe) que le Conseil de la Fifa (Zetchi et Abou Rida). Hier, une source de la FAF a confié au Soir d'Algérie que les trois délégués algériens, Kheireddine Zetchi (président de la FAF), Ammar Bahloul (membre du BF) et Mohamed Saâd (SG) ont reçu les autorisations pour entrer au Maroc. Néanmoins, jusqu'à l'heure où nous mettions sous presse, la CAF n'avait pas envoyé de billets électroniques et encore moins communiqué un plan de voyage. Pour l'information, les trois représentants algériens avaient prévu de se rendre aujourd'hui au Maroc, Zetchi ayant notamment assuré qu'il reprendra sa campagne dès qu'il rejoindra Rabat. En tout état de cause, selon notre source, c'est à l'administration de la CAF qu'échoit la mission de trouver des solutions à tout éventuel problème d'ordre logistique. À 48 heures du déroulement du scrutin, les incertitudes sont pesantes et rien ne dit que le Congrès électif de l'instance panafricaine de ce vendredi 12 mars se tienne comme prévu. M. B.
