On juge et rejuge ceux qui n'ont pas eu le temps de quitter le territoire. Ceux-là n'en finissent pas de défiler d'un prétoire à l'autre. D'aller et venir entre la prison et le tribunal. Au rythme où vont les nombreux procès qui se bousculent, l'Algérie n'est pas prête à faire peau neuve, débarrassée de tous les vampires qui l'ont saignée. Est-ce que ça manque d'être loin des siens ? Est-ce que l'on a la nostalgie du pays, de ses odeurs, de ses couleurs, de son soleil ? Est-ce que l'on éprouve ces sentiments quand on a décidé de le saigner pour aller jouir ailleurs de l'argent détourné ? Est-ce que l'on se considère en fuite, et donc obligé de se planquer, ou à l'abri de toutes poursuites pour une raison ou pour une autre ? Comme celle due au fait que, grâce aux biens dérobés à son pays, on s'applique à en enrichir d'autres. en approvisionnant des banques extérieures qui ne s'embarrassent d'aucun scrupule lorsqu'il est question de nourrir leur propre patrimoine en apports financiers étrangers dont on ne se souciera pas de la provenance. Rien ne dit qu'une pointure comme l'ancien P-DG de la colossale Sonatrach va être inquiété par l'Etat qui abrite et l'homme et son impressionnant bas de laine. Les biens mal acquis grâce à la prédation à grande échelle désormais publique. Peut-être en saura-t-on un jour davantage sur les profils du genre qui vont et viennent sans craindre pour leur liberté. Même si entre le pays qui protège lesdits criminels économiques et l'Algérie, des accords d'extradition existent ! Comme si les mandats d'arrêt n'avaient aucune valeur comparés à celle des fortunes amassées. Les rapaces commencent par couler des jours prometteurs quelque part avant de décider d'aller voir ailleurs si la planque est plus confortable, si l'herbe est plus verte en termes d'investissements ! Pendant ce temps, au pays, le coût de la vie pénalise le porte-monnaie d'Algériens poussés en permanence à se serrer la ceinture. Pour ceux qui se posent la question de savoir comment va leur vie dans cet ailleurs où ils ont couru se réfugier, difficile d'imaginer que les choses puissent tourner mal pour eux ! Les pays hôtes complices ne manquent pas. M. B.