L'Association nationale des commerçants et artisans algériens (Anca), ainsi que des représentants du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs ont organisé, conjointement, hier, une conférence de presse à la Safex, pour annoncer le lancement de plusieurs campagnes de sensibilisation nationales durant le mois sacré de Ramadhan. Et ce, pour lutter contre le gaspillage alimentaire et concourir à la moralisation de l'acte commercial. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Le président de l'Anca, Tahar Boulenouar, a pointé du doigt certains dépassements qui tendent à s'accentuer dès les premiers jours du Ramadhan. Ces excès peuvent être le propre des commerçants, mais aussi des consommateurs. «La spéculation d'un côté et le gaspillage de l'autre sont deux phénomènes qu'il faut tenter de combattre par tous les moyens», a-t-il souligné. Selon lui, le gaspillage à outrance est l'une des causes qui engendre des tensions sur certains produits, que ce soit au niveau du prix ou de la disponibilité. D'ailleurs, il considère que ce phénomène est en lien direct avec la hausse des prix observée dans le marché de la consommation. Souvent, les citoyens se ruent sur des produits qu'ils achètent en très grande quantité, en sachant qu'ils ne consommeront pas tout. « Facteur qui crée un déséquilibre entre l'offre et la demande ». Une situation, dit-il, qui ne pénalise finalement que le consommateur lui-même. Tahar Boulenouar souligne, toutefois, que cela ne signifie pas « que les commerçants sont blanchis pour autant ». Dans la mesure où c'est aussi la régulation du marché qui fait défaut. « Cette cacophonie incite souvent certains commerçants peu scrupuleux à profiter de la situation au détriment du citoyen », déplore-t-il. Exposant la feuille de route qu'il compte mettre en œuvre avec l'appui des ministères des Affaires religieuses et des Wakfs et du Commerce notamment, Tahar Boulenouar a fait part du lancement prochain d'une campagne de sensibilisation visant à lutter contre le gaspillage. Celle-ci sera suivie par une conférence nationale lors de laquelle « on se penchera sur la question de la réduction du taux de sucre dans les différents produits alimentaires», précise-t-il. Le président de l'Anca rappelle que l'Algérien en consomme en moyenne 42 kilogrammes chaque année. Alors que la moyenne mondiale se situe aux alentours de 25 kilogrammes. « Nous débattrons des mesures que compte mettre en place le ministère du Commerce pour réduire le taux de sucre de certains produits de consommation », a-t-il souligné. Il s'agit notamment des boissons gazeuses et autres marques de jus. Tahar Boulenouar ajoute que cela passera par un certain nombre de lois et de décrets. Prenant la parole, le représentant du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, Azzeddine Boughleme, a, lui, reproché aux spéculateurs d'user de subterfuges pour augmenter les prix à chaque veille du mois sacré. Il juge pertinent à ce stade de « conseiller et de rappeler que nous sommes dans un mois sacré, et qu'un commerçant doit faire preuve de compassion envers ses concitoyens ». Azzeddine Boughleme prévient que cette période de l'année ne doit pas être un prétexte pour faire des profits. L'intervenant a néanmoins invité le consommateur à se responsabiliser davantage. «Le gaspillage doit être totalement banni, particulièrement pendant le Ramadhan», a-t-il appuyé. D'autant plus que ce phénomène impacte le pays sur les plans économique et social. M. Z.