Ils détestent qu'on leur apporte la contradiction. Celle qui met en péril leur expédition contre le rationnel. Contre les questionnements qui aident à avancer et faire la chasse aux hommes et aux femmes dont le background certifie que leur profession de foi à eux n'est pas née du néant ! En mal d'arguments qui crédibiliseraient la cause pour laquelle ils pensent devoir se battre en fervents militants, ils savent quoi faire et quoi dire pour faire mouche. C'est au moins ce dont ils sont convaincus! Il ne fait aucun doute que l'anonymat donne des ailes. Il avantage ceux qui n'ont pas pour habitude de s'impliquer publiquement et n'aiment pas affronter l'adversaire s'ils n'ont pas la certitude de l'emporter. Sinon, pourquoi un homme comme Saïd Djabelkhir serait-il une menace pour les intégristes qui grenouillent jusqu'au cœur des institutions ? Ne pas réussir à faire entendre raison à une profession qui n'a plus aucune éthique parce qu'elle n'a bénéficié d'aucune formation à la déontologie et au respect à l'égard du public sollicité. Lorsque le raqi Abou Muslim Belahmar a été assassiné chez lui fin décembre, la presse a rapporté l'information comme si une personnalité au prestige inégalé avait disparu. Personne ne s'est aventuré à tirer les conclusions qui s'imposent dans pareils cas ni à s'interroger sur les raisons qui ont fait que quelqu'un ait décidé de mettre fin aux pratiques assassines du bonimenteur tué à son tour. Pourquoi pas quelqu'un qui aurait pu être abusé par l'escroc en question et que rien n'aurait pu raisonner en dehors d'un geste vengeur ? Mais ça on ne le saura pas. Les enquêtes de cette nature n'aboutissent jamais ou, sinon, les résultats ne sont pas rendus publics. Rien de surprenant quand le premier escroc venu est élevé au grade de savant. Des charlatans pourvoyeurs de préceptes qui ont le sens que leur confèrent les lacunes qui accompagnent le discours pernicieux. Ceux-là n'ont jamais remis en cause ce que des millions d'Algériens excédés d'être pris pour des abrutis dressés à la soumission et abreuvés à des espoirs qui ne se réalisent jamais ou à des promesses que l'on n'a aucune intention de satisfaire. M. B.
