Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) participera aux élections législatives du 12 juin prochain dans 56 wilayas. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Selon le président de cette formation islamiste, Abderrezak Makri, qui a animé une conférence de presse hier au siège du parti à Alger, son parti a déposé près de 80 000 signatures auprès des délégations de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie). Plus de 66 000 signatures ont été validées alors que les autres ont été rejetées pour différents motifs, dont 9 000 en raison de la non-détention de la carte d'électeur par les signataires. Or, selon lui, il s'est avéré que les concernés ont leurs cartes mais leur numéro a changé. Il a appelé à régler ce problème qui se pose au niveau du fichier électoral. Le MSP n'a pas réussi à réunir les signatures dans deux wilayas du pays, à savoir In Guezzam et Tizi-Ouzou. Dans cette dernière wilaya, seules quelques listes électorales ont été constituées. Abderrezak Makri s'est attaqué au Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) qui est, en réalité, peu représentatif dans la région. Selon lui, c'est ce mouvement « hégémonique » qui a empêché sa formation de composer une liste électorale dans la wilaya. Dans le passé, a-t-il accusé, des forces politiques locales en coordination avec des appareils sécuritaires avaient empêché le MSP de gagner des sièges en Kabylie sous prétexte que les islamistes ne devaient pas gagner les élections dans cette région. Soutenant que le boycott des élections est une position politique qu'il faut respecter, il a appelé au respect de la position de ceux qui participent. Concernant les critères de candidature, le président du parti islamiste a affirmé qu'il s'agit de la popularité des candidats, leur niveau d'instruction et l'absence de soupçons de corruption chez eux. « L'opération du choix des candidats était démocratique », a-t-il dit, en saluant la forte présence de la jeunesse imposée par le code électoral et en critiquant la parité homme-femme la qualifiant de « non réaliste », plaidant pour une part de 30%. Parlant d'un engouement des citoyens pour la signature des formulaires de candidature, le conférencier a expliqué que cette opération était une épreuve pour les partis politiques. Il a expliqué que l'exercice politique n'est pas uniquement des positions exprimées sur les réseaux sociaux ou de relations dans la capitale mais surtout avoir une base dans la société, avoir des militants, des volontaires et des instances. Pour Makri, qui était pour la prolongation du quatrième mandat de Bouteflika, les élections législatives du 12 juin sont « décisives » pour l'Algérie dans ce contexte politique, économique et social particulier. Il a affirmé que l'avenir du pays réside dans sa capacité à produire de vrais partis démocratiques, loin des pratiques du passé. Selon lui, la crise économique du pays se creuse davantage. Evoquant les mouvements de grève qui ont secoué plusieurs secteurs, il a appelé le gouvernement à ouvrir le dialogue avec les syndicats et les représentants des travailleurs afin de trouver des solutions aux problèmes qui se posent. Et d'affirmer que la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens est une question dangereuse pour le pays. Pour dépasser la crise, il a appelé à un gouvernement d'unité nationale capable de proposer des solutions et de gérer la situation. K. A.