Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu ce mardi sa quatrième réunion en urgence sur la situation en Palestine depuis huit jours, sans produire de déclaration commune, les Etats-Unis continuant de juger qu'elle n'aiderait pas à une désescalade, selon des diplomates. Selon plusieurs autres sources diplomatiques, les trois pays à l'origine de la réunion et de la mobilisation de l'ONU depuis plus d'une semaine, la Chine, la Tunisie et la Norvège, n'avaient pas partagé à l'avance avec leurs partenaires du Conseil un projet de nouvelle déclaration à adopter pour cette nouvelle réunion. Depuis le 10 mai, les Etats-Unis ont déjà refusé trois projets de texte appelant à la fin des violences rédigés par ces trois pays. La nouvelle session a duré moins d'une heure et n'a pas bénéficié comme les précédentes d'une présentation des derniers événements par l'émissaire de l'ONU au Proche-Orient, Tor Wennesland, retenu par un autre engagement. « En ce qui concerne l'action future du Conseil de sécurité, nous devons évaluer si une action ou une déclaration donnée fera progresser les perspectives de mettre fin à la violence », a réaffirmé l'ambassadrice américaine en rejetant les critiques portées par ses partenaires au Conseil sur le blocage américain et l'inaction de l'instance chargée de la paix dans le monde. La représentante américaine, qui a rang de ministre, a affirmé que depuis le début de la crise, l'administration démocrate avait eu « environ 60 entretiens téléphoniques de haut niveau menés par des responsables américains, incluant le Président Joe Biden ». Dans une déclaration publiée après la réunion, son homologue irlandaise, Geraldine Byrne Nason, a déploré que le Conseil de sécurité n'ait toujours pas pu s'exprimer d'une seule voix. « Le conflit (lire, agression israélienne) fait rage, ce qui a un impact humanitaire extrêmement dévastateur. Le Conseil de sécurité n'a pas encore prononcé un seul mot publiquement. Les membres du Conseil ont une responsabilité collective pour la paix et la sécurité internationales. Il est grand temps que le Conseil intervienne, brise son silence et s'exprime », a-t-elle souligné dans sa déclaration. L'appel au secours de l'ambassadeur palestinien L'ambassadeur palestinien auprès de l'ONU, Riyad Mansour, a déclaré ce mardi avoir demandé aux Nations -Unies « de lancer un appel en urgence pour une aide humanitaire immédiate au peuple palestinien dans la bande de Ghaza », lors d'une conférence de presse au siège de l'organisation. « Nous ne pouvons pas continuer à vivre sous ce régime agressif d'apartheid. Cette occupation doit prendre fin. Nous avons besoin de l'indépendance de notre Etat avec Jérusalem-Est comme capitale, où nous pouvons vivre dans la dignité et la liberté », a souligné le diplomate, qui a un rang de ministre. Ouvert quelques heures, le point de passage de Kerem-Shalom a été refermé mardi par l'entité sioniste après des tirs d'obus palestiniens, faisant faire demi-tour aux camions d'aide internationale chargés de vivres, de médicaments et d'essence à destination de Ghaza. R. I./Aps