Parmi les secteurs les plus impactés par la pandémie de Covid-19 en Algérie, figurent indéniablement celui du tourisme et le métier des agences de voyages. En effet, ces dernières donnent l'impression de ne plus exister ces derniers temps, tant le chiffre d'affaires a été sévèrement ébranlé. C'est ce qui ressort de notre virée, hier mardi, dans les rues du centre d'Alger. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Les agences de tourisme et de voyages de la capitale ont carrément fermé leurs portes depuis bien longtemps, ou changé d'activité à l'instar de l'option du métier de bureau d'affaires. Notre tournée dans les rues d'Alger, hier, a fait apparaître un climat de désolation et de déception, tant tous les rideaux des agences de voyages visitées sont baissés. Et le chômage n'a pas touché que les travailleurs mais les patrons de ces entreprises commerciales qui offrent des voyages et du tourisme sont aussi concernés. C'est ce qui ressort du témoignage du seul voyagiste que nous avons pu questionner dans son agence, le rideau à demi-ouvert. « Je suis là parce que je suis propriétaire du local », rétorque-t-il. Avant d'ajouter que la paralysie de l'activité a trop duré, et qu'il est « présent pour la forme ». Tous mes confrères de la corporation ont abandonné le créneau, parlant de ceux qui ont longtemps souffert des charges du loyer. C'est ce que confirme bien le président du Syndicat national des agences de voyages (Snav), Mohamed Ayache, joint par téléphone. « Les 1 200 agences affiliées au syndicat ont fermé depuis la propagation de la pandémie et la situation de confinement qui s'en est suivie, et la fermeture de l'espace aérien », affirme-t-il. Le représentant syndical estime que la « paralysie » du secteur a fait que les opérateurs ont fini par opter pour le dépôt de bilan, ou carrément pour la radiation du registre du commerce. « Une situation qui a impacté le secteur de telle sorte qu'on ne peut plus présager le dénouement pour le moment », affirme-t-il, dépité. Le syndicat des agences de voyages estime que même les dernières décisions gouvernementales de réouverture partielle de l'espace aérien prévue le 1er juin prochain, n'influent en rien sur le devenir de la profession. « Tant que la décision n'émane pas du ministère du Tourisme, aucune initiative de coordination avec notre tutelle n'est envisageable sur un quelconque protocole de reprise de l'activité », déclare Mohamed Ayache. Toutes les décisions annoncées par le Premier ministre ne concernent pas le secteur du tourisme parlant du billet valide, de la fiche sanitaire dûment renseignée et l'acquittement préalable des frais inhérents au confinement sanitaire obligatoire auquel doit se soumettre chaque passager à l'arrivée sur le territoire national, ainsi que les frais du test de dépistage du Covid-19, prévus par les autorités sanitaires. Dans ce sens, un patron d'une agence de voyages située à la rue Hassiba, joint par téléphone, réplique que son établissement n'a enregistré aucune demande de réservation. « Tout baigne dans le flou », déplore le président du Syndicat national des agences de voyages pour résumer la situation, affirmant que, jusqu'à présent, aucune initiative n'a été entreprise avec le ministère du Tourisme. A. B.