La journée mondiale «Sans tabac» a été célébrée cette année dans une conjoncture sanitaire particulière marquée par la pandémie de la Covid-19, sous le slogan : «Je m'engage à arrêter de consommer du tabac». C'est le ministère de la Santé qui a accueilli la célébration de l'événement avec l'appui de l'OMS. La pandémie du coronavirus a contribué à sensibiliser des milliers de fumeurs, mais la lutte continue, estime-t-on. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Dans son allocution d'ouverture, le représentant de l'OMS à Alger déclare que l'Organisation mondiale de la santé et ses partenaires mondiaux marquent la journée du 31 mai de chaque année sans tabac. Ajoutant que cette année, elle sera célébrée sous le thème «Tabac et Covid-19» et avec le slogan «Je m'engage à arrêter de consommer du tabac». Une journée qui permettra de sensibiliser la population sur les méfaits du tabac sur la santé, allant du cancer aux maladies respiratoires. Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid a, pour sa part, insisté sur la prévalence du tabagisme chez les jeunes. Les enquêtes montrent une prévalence de l'ordre de 16,2 % chez les 18-24 ans pour les deux sexes, selon les statistiques de l'année 2017, et de 8,8 % chez les 13-15 ans, d'après les statistiques de 2013. C'est dans ce sens qu'il dira que la lutte contre le tabagisme figure parmi les priorités du ministère de la Santé en Algérie. Il précisera que pour ce faire, la stratégie nationale contre la consommation du tabac est «multisectorielle», puisqu'elle implique différents ministères ainsi que la société civile. Il s'agira de tracer un cadre, à travers une commission nationale d'experts pour la lutte contre le tabac, du rappel de l'interdiction de fumer dans les espaces publics, et de la poursuite de la campagne nationale antitabac. Outre cela, Abderrahmane Benbouzid insistera sur l'importance des structures hospitalières pour la réduction du tabagisme et sur la mise en place d'un système sanitaire de prise en charge qui compte 53 unités au niveau national, dont certaines sont déjà effectives. Selon le ministre de la Santé, la hausse des taxes et des prix du tabac depuis 2015 en Algérie s'inscrit dans la stratégie de lutte contre ce fléau. Selon le docteur Ould Brahim, l'OMS a redoublé de moyens face à l'industrie du tabac, jugeant dans le même sillage que «la lutte continue», au vu des statistiques qui font état de 8 millions de décès par an, dont 7 millions de fumeurs et 1,2 million de fumeurs passifs. Cependant, elle fera savoir que la propagation de la pandémie de la Covid-19 a constitué un effet positif dans le domaine de la sensibilisation sur les risques de la consommation du tabac. «La pandémie de la Covid-19 a poussé des millions de consommateurs de tabac à vouloir arrêter, mais dire adieu au tabac n'est pas facile», conclut l'invité de la journée mondiale Sans tabac. A. B.
