L'établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie 120 lits de Aïn-Séfra, dont les travaux ont été achevés depuis quelques années et qui devait être inauguré au courant de l'année 2013, n'est toujours pas fonctionnel ; malgré les promesses des ministres qui se sont succédé à la tête du secteur. La population de Aïn-Séfra interpelle pour la énième fois le ministre de tutelle, pour la mise en service de l'EHSP, du fait que l'évacuation des malades mentaux vers les centres spécialisés de Tiaret ou Béchar coûte cher, à l'exemple de cet accident enregistré à la fin de la semaine écoulée d'une ambulance de l'EPSP Aïn-Séfra qui transportait un malade mental à Tiaret. Après l'installation provisoire d'un directeur au niveau de cette structure qui a fait appel à certains praticiens en la matière, à l'effet de procéder à des consultations au profit des patients à raison de 2 fois par semaine, ce dernier a été muté au centre des cancéreux de Béchar puis remplacé temporairement une fois de plus par un cadre de l'EPH. Mais toujours est-il, l'établissement spécialisé 120 lits reste dans la léthargie totale. Les malades, dont certains sont agressifs, ne cessent de semer la terreur et continuent de sillonner les rues des villes et atteignent même les villages de jour comme de nuit ; certains déambulent avec des gourdins, voire même des armes blanches. Or, pour cette catégorie de malades, il semblerait que beaucoup de familles peinent à constituer des dossiers médicaux pour leur prise en charge au niveau des hôpitaux psychiatriques ; c'est dire que la constitution d'un dossier médical est primordiale et plus que nécessaire pour leurs malades. Mais la problématique, c'est que la quasi-totalité des patients n'est pas de la région, ils sont SDF, ce qui normalement devrait faciliter leur évacuation vers les centres psychiatriques par une reconnaissance de l'autorité compétente (wilaya, APC, pompiers, police, santé...). D'ailleurs, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière rappelle à chaque occasion qui se présente, l'exécution de son programme d'action, qui consiste en la prise en charge des malades mentaux errants, selon la cartographie sanitaire psychiatrique réservée à chaque wilaya. Idem pour le ministère de la Solidarité nationale, qui doit également réfléchir à la prise en charge des SDF, personnes âgées (hommes, femmes, jeunes et moins jeunes) rejetés par la société, abandonnés par leurs familles, à travers la création de centres de repos pour cette couche de la société, nécessaires pour chaque wilaya. B. Henine