La cour de justice de Bouira a eu à traiter dimanche dernier l'affaire du terroriste B. Z., alias « Zakaria », natif de Rouiba, dans la banlieue d'Alger, et ayant rejoint la phalange Al-Ghoraba qui activait dans les monts du Djurdjura, jusqu'à la forêt Rabta, à Aomar, et au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou. Le prévenu, qui a été arrêté en 2018 dans la forêt de Souk-el-Khmis, à 40 kilomètres à l'ouest de Bouira, comparaissait, en compagnie de deux autres terroristes, pour association de malfaiteurs, appartenance à une organisation terroriste, possession d'armes de guerre et provocation d'un climat d'insécurité au sein de la population. D'après l'arrêt de renvoi, le terroriste Zakaria, qui a été condamné en 2007 à trois ans de prison ferme pour soutien au terrorisme, a rejoint la phalange Al-Ghoraba en 2014, à Bouira, plus exactement dans la région d'Aomar, où la phalange activait sur l'axe Aomar-M'Chedallah-Boghni, avec un effectif de 25 éléments terroristes. Après les coups de boutoir de l'ANP durant la période comprise entre fin 2014 et début 2017, où plus de 110 terroristes appartenant à différentes phalanges dont Al-Farouk et Al-Ghoraba avaient été neutralisés, le terroriste Zakaria s'est retrouvé seul, et fuyant l'étau qui s'exerçait sur les groupes terroristes par l'ANP, il s'est réfugié dans la région de Souk-el-Khmis, mais sans aucun soutien ni appui. Début 2018, les forces de l'ANP, sur la base d'informations fiables faisant état de la présence d'un élément suspect dans les parages, ont tendu une embuscade et ont fini par arrêter le terroriste Zakaria et récupérer son arme de guerre, une grenade et des munitions. Lors de son interrogatoire, celui-ci a fini par dévoiler aux forces de l'ordre le lieu de toutes les casemates existantes dans cette région au nombre de cinq. Ces dernières seront toutes détruites par les forces de l'ANP. Lors de ses aveux, Zakaria a avoué même avoir participé à l'attaque qui avait ciblé, lors d'une soirée ramadanesque en été 2015, une patrouille de police, à la sortie ouest de la ville de Bouira, où deux policiers avaient été blessés. Lors de son procès, le terroriste Zakaria, qui était en compagnie de deux autres individus, arrêtés dans la région d'Aomar et poursuivis pour soutien au terrorisme et appartenance à une organisation terroriste, niera les faits retenus contre lui et se contentera de dire, comme les deux autres accusés, que sa mission au sein de la phalange Al-Ghoraba consistait à creuser les casemates et préparer les repas à l'intérieur. Lors des plaidoiries, l'avocat des deux prévenus a affirmé que ses deux clients n'ont aucun lien avec le terroriste Zakaria, et que ce dernier avoue ne pas connaître les deux prévenus. Ces derniers étaient poursuivis pour soutien au terrorisme en utilisant leurs véhicules pour le transport des terroristes d'une région à une autre ainsi que des provisions, mais que tout cela se faisait sous la menace. Après les plaidoiries, alors que le procureur général avait requis la réclusion criminelle à la perpétuité pour le principal accusé, le terroriste Zakaria, et 10 ans de réclusion criminelle pour les deux autres accusés, les membres du jury ont, lors de leurs délibérations, prononcé un non-lieu pour les deux accusés, alors que le teroriste Zakaria, considéré comme récidiviste, a été condamné à une peine de 20 ans de réclusion criminelle. Y. Y.
