Nos officiels ont-ils enfin compris qu'on ne peut, sans conséquence, continuer à tendre l'autre joue après une claque car cela ne peut être pris que pour de la faiblesse. Voire de l'angélisme politique. Fort heureusement, l'on a enfin compris que la gestion des affaires étrangères est une chose trop sérieuse qui en appelle à une implication totale. Autrement dit, l'on peut espérer des résultats plus probants grâce à une diplomatie virile. Cela est valable aussi bien dans la situation de crise avec le royaume marocain que dans nos rapports avec les autres nations et partant vis-à-vis des institutions internationales. Les tergiversations du Conseil de sécurité de l'ONU sur la question de la décolonisation du Sahara Occidental ont valeur d'exemple. A fortiori, la question est rendue plus sensible s'agissant de la sécurité aux frontières avec les pays sahélo-sahariens. Il y va de la stabilité et de la quiétude des populations des régions du Grand Sud. Cette dernière décennie, le Makhzen se pose en rival, parasitant toutes les initiatives algériennes (Libye, Mali), optant pour une diplomatie agressive, quitte à faire du mensonge des fausses promesses et des revirements un modus operandi. Beaucoup de partenaires et de proches de l'Algérie ne comprenaient pas l'attentisme d'Alger qui les a habitués à une présence forte, de leader. Il aura fallu les incendies qui ont touché le nord du pays pour qu'un sursaut salvateur se produise. Coup de pied dans la fourmilière ? Les limites tolérables ont été franchies par des «opposants» qui s'attaquent aveuglément au régime et au pays à partir de sols étrangers. Le pouvoir a enfin mis un nom sur les ennemis à abattre. Mais cela reste aléatoire tant que leurs sponsors ne sont pas clairement nommés. C'est chose faite pour le Maroc pour ses accointances avec le mouvement du saltimbanque Ferhat Mehenni, et l'excité permanent de Londres. Oui, certes, Paris est un trop gros morceau ? La France ne peut indéfiniment profiter de son statut d'ancienne puissance coloniale pour maintenir ses anciennes colonies dans une situation de non-souveraineté et d'indépendance factice. Des ministres soumis à la fouille au corps, des visas discriminatoires... Pis, soutenir un mouvement séparatiste pour en faire une carte de négociation de parts de marchés dans un monde de terrible compétition, c'est de l'indécence. L'affaire du gourou Ferhat Mehenni a valeur de test quant à la bonne foi des autorités françaises de promouvoir des relations désinfectées de tout le passif colonial. A contrario, Paris aura rendu un fier service à Alger en tolérant l'activisme des adeptes du MAK. Comment est-ce possible ? Incontestablement, les morts de Kabylie notamment ont produit un effet contraire à celui escompté. Fraternité et solidarité sans faille. Il est triste d'observer les ravages produits sur la revendication berbère séculaire, accueillie ces dernières années avec de plus en plus d'empathie et par un sentiment de redécouverte identitaire. Tamazight langue nationale et officielle, son enseignement élargi à toutes les écoles, etc. Par la faute de ces pyromanes, tout ce capital patiemment amassé risque d'être dilapidé. Brahim Taouchichet