Question pour un champion ! Mon premier était comptable à l'ambassade d'Algérie à Tripoli. Mon second s'est envolé vers Londres avec la caisse de l'ambassade. Mon troisième s'est converti à la religion du PayPal et de la viennoiserie. Je suis ? Je suis ? Les autorités sécuritaires ont communiqué sur l'arrestation d'un dangereux terroriste à Jijel. Personne ne les contraignait à le faire. Elles l'ont fait ! Les photos du tango ont été diffusées largement. C'est ce moment précis, comme toujours, qu'ont choisi les «Fashion-Maquis» pour dénoncer une nouvelle opération «Dahdouh». Pour mettre en doute la véracité de cette information. Comment ? En insistant comme des «Jean-Paul Gaultier de houma» sur le look et l'apparence du gus. Trop propre pour être terroriste. Rasé de trop près. Trop tiré à quatre épingles et un kamis. Trop un tas de choses. Bon ! Donc, la prochaine fois, je suppose — même si je n'en suis pas convaincu — il faudra photoshoper les terroristes capturés ou qui se rendent, avant de diffuser leurs photos et d'informer l'opinion que l'armée algérienne ne lâche rien en matière de lutte antiterroriste. Les relooker, façon Cristina Cordula ! D'abord, si le gars s'est rasé la veille de son «rendage» ou de sa capture, il faudra lui coller vite fait une barbe postiche ou du moins lui scotcher des poils au menton. Si ces vêtements ne sont pas assez dégueu, l'obliger à se mettre à poil — hors caméras, bien sûr — et plonger son treillis et ses godasses dans une mare de fiente et de boue. Ensuite seulement, on le rhabillera. Si ses chaussures sont anormalement nickel aux yeux des Fashioneurs déchaînés, le déchausser et entailler le cuir des godasses, voire les déchirer. Avec, de préférence, ses orteils qui dépassent, montrant des chaussettes Kiabi elles-mêmes trouées et sales à souhait. Et puis surtout, que le monsieur ait une sale gueule ! C'est capital, la sale gueule ! S'il ressemble à un jeune premier ou un trader de la City, voir avec les maquilleuses à l'enlaidir. Pour la bonne cause, on peut même penser à le balafrer, pour qu'il dégage enfin cette impression de peur et qu'il suscite ces frissons qui semblent tellement jouissifs chez les «Fashion-Traqueurs». Même si j'éprouve tout de même le besoin de renvoyer ces «vidéo-sceptiques» aux images et looks des assassins de Saïd Mekbel et de nombre de victimes des tangos. On leur aurait donné le bon dieu sans confession. Quel que soit le bon dieu et la confession qui va avec ! Ça ira comme ça ? J'en doute, là aussi. Il s'en trouvera toujours chez les Cristina Cordula des Z'niket pour exiger de passer les caleçons des terroristes capturés au carbone 14 afin de dater scientifiquement leur montée au maquis ! Ah ! Je sens que cette année, la collection automne-hiver est résolument placée sous le signe de la bouffonnerie kitukiste ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.