Deuxième plus grand fleuve d'Amérique du Sud après l'Amazone, le Parana connaît son pire étiage (baisse drastique du niveau de l'eau) depuis plus d'un demi-siècle, entraînant des répercussions sur la reproduction des poissons, les transports maritimes et la production d'électricité. Ses eaux autrefois puissantes s'écoulent sur 4.800 km, mais le Parana dépérit depuis 2019. Il a atteint cette année des niveaux alarmants jamais observés depuis la Seconde guerre mondiale. Le lit principal du fleuve a encore du débit, mais «seuls 10 à 20% des canaux secondaires ont de l'eau, le reste est à sec», s'alarment les autorités. Les experts doutent même que le fleuve retrouve son exubérance passée, même lors de la saison des pluies attendue en décembre. Son lit désespérément bas a affecté la marine marchande, la production d'électricité, la pêche, l'industrie touristique, l'approvisionnement en eau pour la consommation et l'irrigation, et a modifié les reliefs, peut-être de manière permanente. «Les barrages brésiliens, la déforestation, le changement climatique ont été pointés comme probables causes» de ces basses eaux. Le Parana qui prend sa source au Brésil, a des affluents au Paraguay et se jette dans l'Atlantique en Argentine, où ses sédiments alimentent les plaines agricoles qu'il baigne avant son embouchure dans le Rio de la Plata. R. I.