Constat sévère que celui que fait le Rassemblement pour la culture et la démocratie de la situation générale du pays, appelant, dans ce sillage, à l'apaisement tous azimuts. Dans un communiqué sanctionnant la réunion mensuelle de son secrétariat national, le parti progressiste qualifie tout simplement la situation du pays d'exceptionnelle, empreinte, selon lui, «de répression, d'emprisonnements et d'arbitraire qui s'abattent sur les citoyens et les militants au seul motif qu'ils ne se rangent pas derrière une feuille de route officielle qui tourne le dos à la souveraineté du peuple et aux revendications du mouvement populaire». Un Etat d'exception qui ne dit pas son nom et qui exclut tout débat sur la situation du pays que les promoteurs de la Nouvelle Algérie s'apprêtent, soutient encore le RCD, à «restructurer les banques, à mettre le secteur des mines sur le marché des acquéreurs, à reconsidérer la structure des subventions alors que de larges couches de la population sont de plus en plus précarisées et à fermer des entreprises publiques, à l'instar de l'Eniem». Pour le parti que préside Mohcine Belabbas, «rien ne peut justifier que des dossiers qui engagent l'avenir du pays soient traités dans l'opacité», considérant que «la transparence nécessaire à la bonne gouvernance est tributaire de l'arrêt des atteintes graves aux libertés individuelles et collectives, de la cessation de la criminalisation de l'action politique et syndicale». Pour le RCD, le contexte politique général miné déjà par quatre mandats de gestion inique de Bouteflika, et exacerbé par une situation régionale aux périls inédits, dicte la promotion du rassemblement, de l'apaisement par la libération des détenus d'opinion et l'arrêt de la répression et de l'instrumentalisation de la justice, du respect des libertés fondamentales et la promotion du dialogue». Car, estime-t-il, «le mouvement révolutionnaire de février 2019 a démontré qu'une dynamique d'unité est possible autour des revendications populaires portées par le Hirak, et les récentes dérives du pouvoir marocain à travers son représentant à l'organisation des pays non alignés ou son assentiment aux déclarations hostiles d'un officiel israélien sur le sol du royaume n'honorent pas la monarchie et constituent une attitude belliqueuse envers notre pays». En ce qui concerne les élections locales anticipées du 27 novembre prochain, le RCD devra se prononcer le 17 septembre prochain à l'occasion d'une session ordinaire de son conseil national. Un conclave qui devra être précédé de la tenue de conseils régionaux à l'effet de débattre de la situation générale du pays dont le tout prochain double scrutin local anticipé. Un rendez-vous qui suscite un large débat parmi les collectifs des militants autour de cette question. M. K.