Le roi l'aura voulu ainsi. Ce qui se tramait dans le secret des arcanes du Makhzen est révélé à la lumière crue du jour. L'élite politique marocaine, à travers les quelques familles-piliers de la monarchie, se fait complice, elles qui ont trempé dans toutes les compromissions afin de sauvegarder leur statut et leurs nombreux privilèges royal standing. Au peuple, marginalité, réduit à une masse à disposition, de ravaler ses aspirations à un mieux-être, à la dignité. Faire l'amuseur de touristes en mal d'exotisme, de plaisirs débridés (50% de naissances hors mariage) sont la condition pour gagner sa croûte. La galère quotidienne pour le petit peuple conditionné à grands coups de battage médiatique, soumis aux quatre volontés de ceux qui ne finissent pas de s'inventer une légitimité à travers une histoire domestiquée, réécrite pour s'assurer la pérennité devant Dieu et les hommes. À n'importe quel prix, portes ouvertes aux compromissions et allégeances parfois contre-nature. Qu'importent les risques de se retrouver à la merci d'un Etat voyou, parrain du moment. Souveraineté, dignité leur paraissent des notions qui prêteraient à sourire. Se mettre sous une aile protectrice, parce que piégé dans une aventure coloniale, est une voie facile mais dangereuse. Le Makhzen, conçu et bâti par les maîtres coloniaux n'est qu'un leurre. Ceux qui tirent les ficelles s'y accommodent parfaitement du moment qu'il exécute leurs agendas et autres plans et assurent leurs intérêts de tous ordres. L'occupation du Sahara occidental finira par le ruiner, s'il ne l'est déjà sans les aides sonnantes et trébuchantes des pétromonarchies. Aujourd'hui, l'aveuglement est devenu tel que la fuite en avant semble le seul recours pour le Makhzen. Bien naïf celui qui croit au libre arbitre de M6, lequel donne l'impression de jouer le jeu de mauvaise grâce. Trop faible pour résister aux sollicitations des puissants, sa responsabilité n'est que plus grande en ce sens qu'il a engagé son pays dans un cul de sac. Comment peut-on croire que l'on peut s'allier à plus fort que soi, sur un pied d'égalité ; comment peut-on faire bon ménage quand le partenaire n'a d'autres ambitions que de vous avaler ? L'exemple de ce nouvel axe Maroc-Etat sioniste est saisissant. Aujourd'hui, plus qu'hier, toute sa politique étrangère ne sert rien d'autre que les intérêts sionistes, le Maroc étant devenu une tête de pont, un cheval de Troie dans la région du Maghreb, voire plus largement l'Afrique du Nord et son extension géographique, les pays du Sahel. Tel est pris qui croyait prendre ! De protectorat français, voilà le Maroc sous la coupe d'un nouveau maître, un Etat colonisateur, raciste, pratiquant l'apartheid, et dont la volonté de domination est avérée. Sa majesté a livré le Maroc et, du coup, le peuple marocain dépossédé de sa dignité se retrouve sans terre. Brahim Taouchichet