La semaine a été pénible. La «harga» est doublement douloureuse. D'abord parce qu'elle est un indicateur très sérieux du niveau de... de sous - développement - plutôt du pays et, partant, des sombres perspectives de promotion qu'il offre à ses enfants. L'autre douleur relève de l'évidence ordinaire. Un jeune homme qui affronte la haute mer avec des moyens souvent dérisoires a plus de chance d'y laisser la vie que de parvenir à destination, n'importe quelle destination, parce que quand il y en a une, elle est toujours aléatoire. Et quand la chronique maritime révèle la présence d'enfants, de femmes ou d'autres catégories dont la «candidature» à la traversée n'est pas forcément attendue, il se crée une troisième douleur même s'il n'y a pas vraiment de choix à faire parmi ceux qui vont risquer leur vie pour amerrir sous un autre pan de ciel. Cette semaine, c'est un footballeur qui a fait l'actualité. Il fait partie d'une expédition dont l'embarcation s'est renversée au large. Il y a des rescapés, des morts et des disparus, dont il fait partie. Le jeune homme a tenté sa chance dans plusieurs clubs du centre du pays, sans grande réussite, apparemment. C'est un sentiment d'injustice qui l'aurait poussé au pire, estimant que son échec n'est pas mérité et question talent, il en a plus que beaucoup d'autres qui ont prospéré. Bien sûr, il n'y a aucune bonne raison pour entreprendre la harga mais aucune parmi celles évoquées n'est une vue de l'esprit. La semaine a été plus ou moins pénible. Il paraît que le ministère de la Transition énergétique a entrepris de convertir 150 000 véhicules, essentiellement des taxis au GPL. C'est bien, c'est même très bien pour une opération de promotion. Mais les opérations de promotion ne font pas la transition énergétique. Pour prolonger l'opération de manière plus consistante, le ministère devrait, par exemple, commencer par mettre au GPL tous les véhicules des entreprises et institutions publiques. « Il y en a, des véhicules », dans ces zones-là ! La semaine a été pénible, très pénible. Au moment où les autorités brandissent encore les « réserves stratégiques » de certains produits alimentaires pour casser les prix, voilà que d'autres denrées disparaissent carrément des étals à l'instar de l'huile de table. Pénible d'entendre et de lire ça. Encore plus pénible de l'écrire. La semaine a été pénible. La réforme du système de santé, c'est sérieux, très sérieux. Surtout quand il s'agit d'un système aussi décrié, souvent à raison d'ailleurs, que le nôtre. Bien sûr, c'est déjà une bonne nouvelle qu'un projet en la matière soit à l'ordre du jour. Des « discussions » sont même entamées par le ministère. Justement, s'agissant de ces consultations, il paraît qu'elles ont été mal appréciées par les médecins libéraux qui, du coup, ont lancé leur propre initiative pour contribuer au projet. C'est mal barré ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Divergence ou diversité. S. L.
