Les travaux du troisième sommet Turquie-Afrique ont débuté hier à Istanbul avec la participation d'une quarantaine de pays africains représentés par une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement et des ministres des Affaires étrangères, ainsi qu'une délégation de l'Union africaine. Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, y a participé en qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Dans son allocution prononcée à cette occasion, Aïmene Benabderrahmane a affirmé que l'Algérie accorde une grande importance au partenariat afro-turc et poursuivra son soutien à ce partenariat pour le hisser à la hauteur des attentes des peuples africains et turc. « L'Algérie accorde une grande importance au partenariat afro-turc, qui rassemble, d'une part, un continent dont nous faisons partie intégrante et pour la stabilité duquel nous œuvrons, sans relâche, pour son développement multidimensionnel et la prospérité de ses peuples et, d'autre part, la République de Turquie, avec laquelle nous entretenons des relations historiques et des points communs civilisationnels, culturels et sociaux, tissés à travers plusieurs siècles », a lancé M. Benabderrahmane dans son discours, répercuté par l'APS. Il a souligné que l'Algérie continuera de soutenir ce partenariat afin de booster la coopération entre l'Afrique et la Turquie et d'être à la hauteur des aspirations de nos peuples. Selon lui, tous les facteurs sont réunis pour la réussite de ce partenariat, que ce soit la volonté politique, qui s'est renforcée depuis le premier sommet tenu en 2008 à Istanbul, ou en termes de conditions favorables à la relance économique du continent, lequel poursuit sa démarche constante vers la réalisation des objectifs de l'agenda 2063 pour un développement intégré, favorisé par la sécurité et la stabilité. Il a soutenu que l'entrée en vigueur de l'accord sur la Zone de libre-échange continentale au début de 2021 aura un « impact significatif » sur la consolidation de la nouvelle image de l'Afrique, « pleine d'espoir et d'opportunités ». Et d'appeler à intensifier les investissements dans les domaines liés à l'intégration économique du continent, à l'instar des politiques de développement et des programmes économiques que l'Algérie entreprend avec une dimension d'intégration africaine. Il a cité, à ce propos, la route transsaharienne Alger-Lagos (2 415 km) qui facilitera la circulation des biens et des personnes entre l'Afrique et le reste du monde, en boostant aussi le commerce international et en créant des corridors économiques à même d'améliorer la croissance et la prospérité dans la région et ouvrir aussi de nouveaux horizons pour les partenaires du continent, notamment les Turcs. Par ailleurs, le Premier ministre a affirmé que l'Algérie croit fermement à l'imbrication du triptyque : paix, sécurité et développement, et à la nécessité d'adopter une approche globale qui fait de la croissance économique un rempart contre l'insécurité, l'instabilité et les différents maux sociaux. Il a appelé, de ce fait, à adopter une approche globale pour édifier et maintenir la paix tout en encourageant des investissements ciblés. « Nous sommes également convaincus que les défis transfrontaliers nécessitent des efforts concertés de tous dans le cadre de la coopération et de la solidarité », a-t-il dit, estimant, à ce propos, que « la principale leçon à tirer de la pandémie de coronavirus, ayant touché tous les pays du monde sans aucune exception, est que personne ne sera en sécurité si le monde n'est pas en sécurité ». « Cette leçon s'applique parfaitement aux défis de sécurité auxquels l'Afrique est confrontée, en raison de la propagation du terrorisme et de l'extrémisme violent et de leur interconnexion avec diverses formes de crime organisé », a-t-il ajouté. Le Premier ministre a estimé que cela « n'est pas propre aux pays africains, d'où la nécessité de renforcer la coopération internationale pour faire face aux menaces du terrorisme et de l'extrémisme violent, sur la base d'une vision fondée sur une réelle solidarité humaine et une synergie efficace selon une approche qui tienne compte de tous les facteurs qui attisent les conflits ». Dans ce contexte, il a dit que « nous comptons beaucoup sur la contribution du partenariat afro-turc pour s'attaquer aux causes profondes de la fragilité menaçant la paix et la sécurité et conduisant à la violence et à la propagation des conflits ». K. A.