Par Maâmar Farah Vous avez dû voir fleurir partout, et comme en Corée du Nord, les portraits gigantesques et démesurés de notre Leader respecté et bien-aimé. Notre pays est absolument à visiter : en prenant l'avion pour Alger, Oran, Constantine et surtout Sétif, les touristes étrangers font un voyage qui remonte le temps ! Cela me rappelle un fait insolite (2009), digne de figurer au guide Guinness : un opportuniste, parmi la faune des soutiens «spontanés» qui naissent et prospèrent à la veille de chaque élection, n'avait pas trouvé mieux que d'accrocher le portrait du Président Bouteflika sur la grande horloge de la gare d'Annaba ! Ainsi, et inconsciemment, ils veulent même arrêter le temps pour que dure leur système en panne ! Mais le temps ne s'arrête pas aux stupides haltes des laudateurs sans génie. Le temps est éternel et la pauvre horloge, cachée par le sourire de notre Président, a continué de marquer les minutes et les heures, en se moquant royalement du 9 avril 2009 ! Comme elle se moquera du 17 avril 2013 ! Et elle continuera d'envoyer dans le passé les minutes, les heures et les années, comme elle le fait depuis près d'un siècle. Je n'ai pas trouvé meilleure conclusion à ce billet que cette pensée pleine de philosophie d'Henri Spencer : «Temps : ce que les hommes essaient toujours de tuer, mais qui finit par les tuer.»
