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L'Unesco planche sur le couscous et Bruxelles sur les exclus du couscous
Identités couscoussières
Publié dans Le Soir d'Algérie le 17 - 02 - 2018


De notre bureau de Bruxelles, 
Aziouz Mokhtari
Dans certains coins de Sicile, un plat immémorial est toujours servi, couscous à la sardine. Selon les Siciliens, c'est d'ici, comprendre de cette belle cité du sud italien, que l'aventure du couscous aurait entamé son voyage vers l'Afrique du Nord, Egypte inclue, évidemment, ensuite la Mauritanie, le Sahara Occidental, le Mali, une bonne partie du Sénégal et ainsi de suite.
C'est la conviction profonde des Siciliens pour le couscous. Les k'sakia de chez nous ne sont ni plus ni moins chauvins et expéditifs. Les Sétifiens ne jurent que par la berboucha, l'autre dénomination du couscous et le navet saïdi (left saïdi) sans qui, toute berboucha est vouée aux gémonies. Dans le sillage des Sétifiens, les Bordjiens, les M'silis et les autres.
Chez les Ouled Naïl de Djelfa, Bou Saâda, même religion. Le couscous est bien de chez eux. Idem un peu plus vers les entrées du Sud — Biskra, Ghardaïa, Ouled Djellal ou Chaïba. C'est de chez eux que tout est parti. Et pourtant, ici, notamment à Biskra, la chakhchoukha est un rude concurrent pour le couscous.
Le derby chakhchoukha-berboucha tourne, traditionnellement à l'avantage de la première. L'outsider-arbitre, la doubara, jouant les trouble-fêtes.
En Kabylie, la bataille a toujours fait rage pour la paternité du plat entre Béjaïa, Tizi, Azeffoun, Azazga, Ibeskrien, Toudja, Guenzet, Ifri ou Aïn-El-Hammam. Et pourtant, ici aussi un sérieux prétendant au sacre royal pointe son nez, le tikerbabine, notamment dans la haute montagne de la Petite Kabylie.
Les ultras désignent même son lieu de naissance, Guenzet. Et pourtant, le couscous n'abdique pas. Ni ici, ni ailleurs dans le pays de Abane, Amirouche, Aït Menguellet, Idir, Mouloud Mammeri, Saïd Sadi ou Chérif Kheddem.
La Kabylie, ça tout le monde le sait, n'a pas pour habitude d'abdiquer. Ni pour le couscous ni pour autre chose. Même chose en pays chaoui, Batna, Arris, Khenchela, Tébessa, Aïn el-Beïda, Oued Zenati, Aïn M'lila ou Sedrata. De partout, une seule certitude règne : el kousksi n'est, ne peut être, et ne sera que chaoui. Jugurta en a mangé, Massinissa le préférait, particulièrement et plus près encore, disent les vaillants chaouis, il serait inimaginable que chez Ben Boulaïd, on ait pu déguster autre chose que cela.
Chez les Tlemcéniens et les Constantinois, la bataille du couscous est encore plus ravageuse. Les deux villes phares, lumières de l'histoire du Maghreb où le sentiment d'appartenance à l'une ou l'autre est un éternel combat, toujours à mener, pas de doute sur l'origine du couscous. Il ne peut être que tlemcénien pour les habitants de la cité de Sidi Boumédiène et constantinois pour la ville suspendue de Ben Badis, Cheïkh Raymond, Abdelm-adjid Merdaci ou Fergani. C'est ainsi.
Presque partout au Maroc, en Libye avant les crimes de guerre et contre l'humanité commis par l'Otan, Cameron et Sarkozy, les Algériens qui avaient la possibilité de visiter le pays de Spartacus, pouvaient apprécier l'excellent couscous servi par ceux de Benghazi, Tripoli ou les autres contrées de ce pays meurtri et dévasté par un complot d'une échelle vertigineuse.
Les Egyptiens qui pratiquent le couscous n'en démordent pas, eux non plus, le couscous est égyptien depuis la nuit des temps. Et qui connaît la force de frappe médiatique, culturelle et civilisationnelle égyptienne ne s'étonnera pas que le pays des Pharaons, de Moïse, de Oum Keltoum, d'El Azhar et de Hassène Chehata marque des points dans la guerre du couscous.
Même sentiment chez les Tunisiens, le palais de Carthage n'envisage pas, comment peut-il en être autrement, d'abandonner les guerres — peut-être même puniques — du couscous.
Nos amis sahraouis, mauritaniens, maliens n'ont pas déposé les armes concernant el kousksi, t'aâm ou la berboucha. Ils attendent, sages Africains qu'ils sont, la décision de l'Unesco.
Morale de cet écrit d'un farouche guerrier pour le triomphe du couscous.
Ce prestigieux mets est, certes, maghrébin, mais pas que, il a des touches avec l'Afrique, mais pas que, des influences sud-européennes, oui mais pas que.
L'universalité du couscous n'est donc plus à discuter, d'autant que ce sont les juifs d'Algérie, brillants négociants, qui lui ont assuré les marchés européens dès les années soixante.
En y créant pour l'occasion le couscous royal avec du merguez. Le merguez, par contre, est né en Algérie. Une autre guerre en perspective.
La grande question pour Bruxelles reste, cependant, celle des exclus du couscous qui mettront à mal les équilibres de l'UE...


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