Aux d�put�s fran�ais, qui ont eu l�outrecuidance et la c�cit� politique de glorifier la pr�sence coloniale fran�aise en Alg�rie 44 ans apr�s que notre pays eut recouvr� sa souverainet�, au terme de 8 ans de guerre d�une rare sauvagerie et au moment o� l�on pr�parait f�brilement la signature d�un pacte d�amiti� entre les deux pays sabord� par les nostalgiques et les attard�s de l�empire colonial, il faut rappeler toujours et sans cesse les monstruosit�s perp�tr�es par les envahisseurs, durant la longue guerre de conqu�te, tout au long des 132 ans d�occupation et au cours de la guerre de Lib�ration nationale. Toutes les r�gions et localit�s, tous les villages du territoire national et toutes les familles alg�riennes peuvent fournir, � cet �gard, des t�moignages d�taill�s et pr�cis en quantit� industrielle, sur les atrocit�s subies par le peuple alg�rien sous la domination fran�aise. A l�instar des autres puissances coloniales, la France est condamn�e par le tribunal de l�histoire pour crimes de guerre commis contre les peuples d�Afrique et d�Asie. S�agissant de notre pays et sans remonter jusqu�� la guerre de conqu�te qui a d�cim� la moiti� de la population alg�rienne de l��poque, 3 millions de victimes selon les historiens, les massacres du 8 Mai 45 et ceux commis durant la guerre de Lib�ration rel�vent normalement du tribunal international malheureusement institu� et contr�l� par les m�mes puissances coupables de g�nocide plan�taire. Dans notre �dition dat�e du 30 octobre nous avons fait cas d�une famille de Tizi Ouzou, Sidi Ma�mar, qui a sacrifi� 17 des siens au combat lib�rateur. Pour r�diger le pr�sent article nous sommes all�s � la rencontre d�une autre situation signal�e au village Akaouj; commune d�A�t- A�ssa-Mimoun au nord-est de Tizi Ouzou. Dans ce village qui domine le Haut-S�baou face au village Redjaouna on nous a signal� un miracul� d�une ex�cution sommaire comme il s�en produisait chaque jour aux quatre coins de la wilaya. La rencontre avec Idir Akli, un cadavre anim�, v�g�tatif, qui n�a pas la moindre notion de l�existence, a �t� p�nible et �prouvante. Nous devons aux anciens de son �ge, t�moins de son ex�cution rat�, de raconter sch�matiquement son histoire. Il venait de rentrer de France o� il �tait �migr� comme comme beaucoup de Kabyles, il avait l�habitude de lire la presse et d�expliquer ses lectures autour de lui, notamment sur la guerre de Lib�ration, d�sign�e par la presse coloniale sous le vocable d��v�nements d�Alg�rie. C�est ce qui lui a valu d��tre trill� parmi les gens � fusiller. Selon l�une des deux versions, il serait impliqu� dans une histoire de collecte de fusils de chasse au profit des moudjahidine. L�autre version, plus r�pandue et cr�dible, n�infirme pas la pr�c�dente. Toujours est-il qu�on le retira d�un rassemblement des habitants du village avec Semani Ali et Idir Amar pour �tre fusill�s � environ 2 km du village. On vida tout un chargeur de 36 balles sur les cibles attach�es, d�apr�s des t�moignages concordants. Laiss� pour mort, atteint par de nombreuses balles � il en garde encore une au pied gauche �, le miracul� qui se trouvait au milieux sera d�couvert vivant parmi les victimes dont il aura bu le sang sans le vouloir. Soign� clandestinement, il en sort compl�tement d�traqu� et, ironie du sort, sans reconnaissance �s-qualit� jusqu�� ces derni�res ann�es. Ayant int�rioris� le refus d�avouer son appartenance au FLN et inconscient des changements survenus depuis, il refusera de constituer son dossier de moudjahid. Ses enfants et les t�moins oculaires le feront finalement � sa place en obtenant une pension pour 65% d�IPP, un taux d�risoire pour un homme totalement inconscient et alit� depuis longtemps. Les faits ci-dessus se sont d�roul�s en 1957, selon des t�moins. La barbarie de l�arm�e coloniale se confirmera quelque temps tard par l�assassinat d�une sauvagerie comparable aux massacres de 1945 de 3 femmes soup�onn�es de soutien aux moudjahidine. Il s�agit de Ghanem Tassadit, Adjouti... et de Haddad Tassadit du m�me village Akaouj. Incapables d�arracher des aveux � leurs victimes en d�pit des tortures que l�on sait, les bourreaux pr�cipitent Ghanem Tassadit au fond d�un ravin d�une vingtaine de m�tres avant de vider leurs chargeurs sur son corps d�j� partiellement d�chiquet� par le choc. Les deux autres seront froidement et sauvagement assassin�es. On ne trouvera � titre d�exemple que quelques fragments de la t�te d�Adjouti. Le village d�Akaouj et les hameaux rattach�s ont donn� plus de 40 martyrs � la R�volution parmi lesquels un commissaire politique, sergent de son grade, et trois membres de sa famille. Autres victimes de la sauvagerie de l�arm�e coloniale, plusieurs moudjahidine parmi lesquels Amrouche Mohand furent livr�s aux chiens, sp�cialement dress�s pour les d�chiqueter avant d��tre achev�s � coups de rafales, racontent les vieilles femmes t�moins de ces atrocit�s dignes du nazisme.