La vice-présidente du Parlement allemand (Bundstag), Claudia Roth a mis en avant, hier à Alger, le «rôle que peut jouer l'Algérie pour réaliser la stabilité» dans la région. Dans une déclaration à la presse au terme d'une audience que lui a accordée le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, Mme Roth a précisé que l'Algérie pourrait «jouer un rôle important dans la stabilité de sa région qui connaît plusieurs crises». Dans un autre contexte, la vice-présidente de la chambre basse du Parlement allemand a souligné l'impératif de «construire des ponts» entre l'Algérie et l'Allemagne, de renforcer la coopération entre les deux pays et de l'élargir à d'autres domaines, à l'instar de l'Enseignement supérieur, la Culture et la société civile, estimant que la Méditerranée «constitue un pont à même de consolider la coopération bilatérale». Les deux parties ont évoqué, lors de cet entretien, le Centenaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale, qui constitue aussi pour l'Allemagne l'anniversaire de l'octroi du droit de vote à la femme, a indiqué Mme Roth, mettent en avant, à ce propos, la nécessaire implication de la femme dans la vie politique et la consolidation de sa présence dans les assemblées élues ainsi que dans d'autres secteurs «afin de lui permettre d'endosser un rôle plus important». Débats sur la loi de finances 2019 : Les députés préfèrent parler de leurs wilayas Les débats sur le projet de loi de finances 2019, présenté dimanche par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, devant l'APN, lors d'une plénière présidée par le nouveau président Mouad Bouchareb, se sont poursuivis hier dans une Assemblée clairsemée. Pourtant, les députés étaient inscrits massivement pour intervenir dans le cadre de ces débats. Or, les intervenants ont prêché dans une APN presque vide où étaient également présents quelques membres du gouvernement. Les députés qui ont commencé dès le matin leurs interventions ont axé plutôt sur les problèmes que rencontrent leurs wilayas respectives. Après une première minute consacrée aux félicitations du nouveau président de l'APN et à saluer les dispositions du texte du gouvernement, les députés ont réservé le reste du temps qui leur est accordé (5 minutes) à parler de leurs localités, en appelant à améliorer le cadre de vie des habitants. Ils ont soulevé les problèmes dans plusieurs secteurs, à commencer par celui de l'habitat, la santé, l'éducation et les infrastructures de proximité. L'insuffisance des programme de logements, le manque des structures de santé, l'aménagement ont été parmi les problèmes soulevés par les locataires de la chambre basse du Parlement. Pour ce qui concerne les dispositions de la loi de finances pour 2019, les députés, notamment ceux du FLN et du RND, ont salué «un texte souple qui n'impose aucun nouvel impôt aux Algériens». Asma Merounai, représentante du RND issue de la wilaya d'Oum El Bouaghi, s'est félicitée du fait que le projet ne contient aucune taxe et maintient la politique des subventions. Elle a salué le recours du gouvernement au financement non conventionnel pour faire face à la crise financière qui a touché le pays à cause de la chute des prix des hydrocarbures. Pour elle, la loi de finances 2019 qui intervient dans un contexte marqué par la hausse des prix du pétrole va contribuer à redresser la situation. Pour le député du FLN, Driss Abderrahmane, que nous avons interrogé en marge des débats, le projet de loi de finances pour l'année prochaine est venu au bon moment pour continuer à gérer la crise financière qui s'est abattue sur le pays. «Cette loi maintient les équilibres financiers entre les différents secteurs et renforce la cohésion sociale étant donné qu'elle ne propose aucune taxe ni impôt. Donc, elle n'aura aucun effet négatif sur les citoyens», a-t-il déclaré. Pour leur part, les représentants des partis de l'opposition critiquent le projet du gouvernement. Yacine Aissiouane du RCD dénonce la mauvaise utilisation de l'argent du pétrole dont les prix ont atteint au cours des dix dernières années les 160 dollars le baril. «Il a suffi d'une chute des prix du pétrole pour que le pays plonge dans une situation pire que celle des années 1980», a-t-il affirmé, en imputant la responsabilité de cette mauvaise gestion au pouvoir. De son côté, Ouamer Saoudi, du même parti, soutient que le texte maintient le statu quo car privilégiant les dépenses de fonctionnement et le gonflement des subventions au détriment des réformes, et décrète des coupes dans le budget d'équipement qui baisse d'environ 15% (440 milliards de dinars). «Malgré la hausse des prix du pétrole, le projet de loi présente un déficit de 11%», a-t-il déclaré en marge des débats. Même son de cloche chez le PT qui n'est pas satisfait du texte du gouvernement. Nadia Chouitem a regretté que le texte poursuive la politique d'austérité, surtout dans les secteurs de la Santé et de l'Education.