Une semaine après la fermeture du marché hebdomadaire de Boumerdès par le chef de daïra nouvellement installé, des dizaines de commerçants ont assiégé hier le siège de la wilaya, pour contester cette décision qu'ils considèrent injuste. Les commerçants, qui ne comprennent pas cette décision, refusent de quitter ce lieu de négoce sans avoir une alternative pour écouler leurs marchandises stockées déjà depuis quelques jours. «Nous sommes contre cette décision qui ne profite pas à nos intérêts commerciaux. D'ailleurs, les autorités doivent nous donner un délai pour libérer le marché, et trouver un autre lieu de négoce avant de décider de sa fermeture», nous dira le doyen des commerçants, Amar, qui cumule près de trente ans dans la vente. «Nous sommes près de 800 commerçants qui étalent leurs produits chaque lundi. Ce n'est pas normal de prendre une telle décision du jour au lendemain, sans dialoguer avec nous, ou consulter les différents services, notamment la direction du commerce», a-t-il ajouté. Kechir Sofiane, un autre commerçant, père de famille, dénonce ce mépris et la mafia du foncier qui veut récupérer l'assiette de terrain en question à des fins inavouées. Notre interlocuteur dément les propos du chef de daïra, tenus devant les caméras d'une télévision privée. «C'est faux ce qu'il a avancé comme justificatif pour le fermer. Il dit que le marché fait rentrer près de vingt mille DA par mois, alors que ce n'est pas vrai, car les 800 commerçants paient 500 da comme droit d'accès, ce qui fait ressortir plus de 4 millions de da de recettes par mois», explique-t-il. La tension a monté d'un cran, lorsqu'un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé. Des manifestants précisent que les autorités de wilaya leur ont promis de trouver un autre endroit qui servira de lieu de négoce, notamment à Figuier ou à Corso, mais aucune décision n'est encore prise. Le sit-in était encore observé par les manifestants qui réclament l'annulation de la décision de fermeture de marché, unique source de revenu et de vie pour les commerçants et leur progéniture.