Entre autres sujets abordés par l'actuel locataire de la Maison Blanche : la construction du mur à la frontière américano-mexicaine ou encore la position de Washington sur la crise politique au Venezuela. Rappelant devant le Congrès les grandes lignes de sa politique à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières étasuniennes, le président américain résiste à propos de la construction du mur à la frontière avec le Mexique, estimant que les murs sauvent des vies. Il dit aussi soutenir le peuple du Venezuela dans sa noble quête de liberté. Devant les parlementaires américains réunis ce 5 février au Capitole à Washington, Donald Trump a prononcé son discours sur l'état de l'Union, allocution traditionnelle lors de laquelle le président américain présente son programme pour l'année en cours. Entre autres sujets abordés par l'actuel locataire de la Maison Blanche : la construction du mur à la frontière américano-mexicaine ou encore la position de Washington sur la crise politique au Venezuela. Conformément à ses engagements de campagne, Donald Trump a défendu la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique pour lutter contre l'immigration clandestine. Appelant les élus du Congrès à travailler ensemble sur le sujet très sensible de l'immigration, le président a en effet estimé qu'un mur garantirait la sécurité des Etats-Unis. «Je vais le faire construire», a-t-il ainsi déclaré, affirmant : «Les murs, ça marche et les murs sauvent des vies. Donc travaillons ensemble à un compromis, et parvenons à un accord qui rendra vraiment l'Amérique sûre». Le 25 janvier, Donald Trump mettait fin au shutdown le plus long de l'histoire américaine. Le désaccord entre le président américain et le Congrès sur le financement du mur avait empêché le vote d'une loi budgétaire en décembre, entraînant une paralysie partielle du gouvernement fédéral. En signant son accord de fin du shutdown, prévoyant un financement des services fédéraux jusqu'au 15 février, le président américain avait cependant menacé d'une nouvelle paralysie budgétaire à cette date si aucun consensus n'était trouvé sur son mur frontalier. Egalement évoquée lors du discours du président américain : la position adoptée par Washington sur la crise politique que traverse actuellement le Venezuela. Suivant une ligne interventionniste avec laquelle il avait pourtant affirmé vouloir rompre lors de sa campagne présidentielle, Donald Trump a affirmé «[soutenir] le peuple du Venezuela dans sa noble quête de liberté». Une déclaration qui intervient dans un contexte diplomatique tendu entre Caracas et l'administration américaine, cette dernière ayant décidé de reconnaître comme président par intérim et seule autorité légitime au Venezuela l'opposant Juan Guaido. Signe de la pression exercée par Washington sur Nicolas Maduro pour le pousser à quitter le pouvoir, les Etats-Unis ont multiplié les sanctions économiques mais aussi assuré que toutes les options, y compris militaires, étaient désormais sur la table. Concernant la politique étrangère américaine, Donald Trump a également annoncé qu'il rencontrerait le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un les 27 et 28 février au Vietnam, afin de poursuivre les négociations sur le désarmement nucléaire de la Corée du Nord. Il a aussi affirmé que la Chine ne pourrait plus «voler les emplois et la richesse des Américains ?», exigeant de Pékin des «changements structurels» pour mettre fin à ses pratiques commerciales «injustes». Face aux parlementaires américains, le président américain a par ailleurs affirmé que le programme qu'il présentait à l'occasion de son discours sur l'état de l'Union n'était «ni républicain, ni démocrate» : «C'est celui du peuple américain», a-t-il ainsi déclaré, affichant sa volonté de «mettre fin à des décennies de blocage politique, guérir les blessures anciennes, construire de nouvelles coalitions, esquisser de nouvelles solutions». Eliminer le sida en 10 ans Donald Trump ne s'est pas limité à évoquer le mur. Il a pensé aussi à un fléau qui contamine 38 000 personnes aux Etats Unis chaque année : le sida. Ainsi, il veut éradiquer cette maladie aux Etats-Unis avant 2030. C'est dans son discours sur l'état de l'union, prononcé mardi, que le président a fait cette annonce. Une déclaration accueillie positivement par les associations et les experts. «Mon budget demandera aux démocrates et aux républicains de dégager les moyens nécessaires pour éliminer l'épidémie de VIH aux Etats-Unis d'ici dix ans. Ensemble, nous vaincrons le sida en Amérique et au-delà», a déclaré le président républicain devant le Congrès. L'annonce rappelle la proposition, lancée au même endroit en 2003 par George W. Bush, du programme Pepfar contre le sida dans le monde, considéré comme l'un des plus grands succès de la lutte contre l'épidémie. Le secrétaire à la Santé, Alex Azar, a ensuite fourni plus de détails sur l'annonce présidentielle : l'objectif est de réduire le nombre de contaminations par le VIH aux Etats-Unis, aujourd'hui de 38.000 par an, de 75% en cinq ans, et 90% en dix ans. Le but n'est pas jugé farfelu. Une coalition d'organisations anti-sida avait affiché l'objectif «ambitieux» d'une fin de l'épidémie d'ici 2025, dans un document publié à l'automne dernier. «Contrôler le VIH en une décennie est une tâche titanesque, mais nous applaudissons la volonté affichée», a souligné Michael Weinstein, président de la très grande organisation anti-sida Aids Healthcare Foundation. «Cette initiative, si elle est mise en place et financée, pourrait s'inscrire dans l'histoire comme l'une des plus grandes réussites de sa présidence», a réagi le directeur de l'Aids Institute, Michael Ruppal.