Le film documentaire «JSK asmi threbbah, la joyeuse saga des Kanaris», réalisé par le journaliste Abderrazak Larbi-Chérif, s'est vu decerner l'olivier d'or du 17e festival du film amazigh, en ex-aeqo avec «Juba II» de Mokrane Ait Saada. JSK 1946/1996, la Joyeuse Saga des Kanaris de Abderrezak Larbi Cherif, projeté ce lundi à Tizi Ouzou, retrace le parcours plein de gloire du fameux club de football, la Jeunesse Sportive de Kabylie. Le réalisateur est remonté jusqu'à l'avant création de ce club qui a fait la fierté de la région, mais aussi de tout le footbal algérien. La JSK a été créée dans les années 1940, dans la ville de Tizi Ouzou. Le club phare de Kabylie s'est retiré du championnat en 1956, pour répondre «immédiatement» à l'appel du FLN, pour l'arrêt de toutes les compétitions sportives. Beaucoup de joueurs et de dirigeants du club ont rejoint les maquis de l'ALN, prendre les armes contre le colonialisme français. Après l'indépendance, le club a repris de l'activité, pour se hisser de manière fulgurante, juste quelques années après, au podium des meilleurs clubs algériens, grâce à un travail acharné de ses dirigeants, mais aussi des joueurs, issus pour la majorité de la région. Le club symbole de la Kabylie n'est pas resté en marge des évènements ont marqué la région puisque, dans les années 1970/80, il s'est retrouvé comme une locomotive des revendications identitaires. Ce qui n'est pas vu d'un bon œil par les tenants du pouvoir de l'époque, qui ont changé même le nom du club dans le but de casser cette dynamique, ce qu'ils n'ont évidement pas réussi. La JSK continue sur sa lancée, sans jamais baisser de rythme. Véritable machine à gagner, la JSK écrase tout sur son passage, pour devenir le club le plus titré d'Algérie, mais aussi parmi les plus en vue en Afrique, pour ses nombreux exploits. Le documentaire est riche en archives et en témoignages de personnes encore vivantes, et qui ont joué un rôle important sur le terrain, mais aussi dans la direction du club durant des années. Des figures très connues du grand public du football national ont apporté leurs témoignages, pour différentes époques vécues par ce club. Le réalisateur a su retracer les 50 ans de gloire de la JSK, qui ont fait vibrer la Kabylie avec minutie, mais aussi avec une grande dose d'émotions. «Dans ce documentaire, j'ai voulu expliquer comment a été créé le club en 1946, sous le système colonial, et comment il a vite commencé à réaliser de bons résultats, avant d'interrompre son activité en 1956, suite à l'ordre du Front de libération nationale (FLN) aux équipes, toutes disciplines confondues, de boycotter les compétitions» déclare le réalisateur. «C'est un peu un film pour la mémoire, pour moi et tous ceux qui ont connu cette période de gloire de la JSK, expliquer à ceux qui ne l'ont pas connu qu'il fut un temps où la JSK était un grand club, et que le football algérien était d'un bon niveau» ajoute-t-il.
