La victoire génère généralement un sentiment de fierté et donc une confiance plus accrue en soi, la défaite, à cet âge, peut être bouleversante. Au lendemain des Jeux africains et mondiaux de la Jeunesse de 2018, tenus respectivement à Alger et Buenos-Aires, beaucoup avaient parié sur ces jeunes athlètes ayant pris part à ces deux évènements, ils devaient être pris en charge d'une manière cohérente. Il est vrai, que les compétitions de jeunes sont d'une grande importance. Si certains n'y accordent aucun intérêt, les personnes averties savent pertinemment que dans un univers compétitif, le jeune est très vite confronté à deux réalités, la victoire d'une part et l'échec d'une autre, sans se soucier des autres considérations. La victoire génère généralement un sentiment de fierté et donc une confiance plus accrue en soi, la défaite, à cet âge, peut être bouleversante. Comment dans un premier temps, doit-on procéder afin de préserver ces jeunes compétiteurs motivés dans un cas comme dans un autre ? Bien souvent, pour préserver leurs egos encore fragiles, les entraîneurs ont tendance à les laisser croire qu'ils sont tous des gagnants. Dans les petits niveaux où la compétition est moindre, cela passe encore par un besoin d'engranger de la confiance afin d'exprimer pleinement son potentiel. En revanche et avec le temps, quand arrivent les véritables compétitions et que les choses se corsent quelque peu, nombreux sont les jeunes qui se trouvent confrontés à une autre réalité, celle de la défaite. Contrairement à la victoire, la défaite et l'échec ont des connotations négatives. Le coach, dans son désir d'aider ses jeunes pousse à surmonter ces situations et va jusqu'à se remettre en cause en se posant un certain nombre de questions. Mais là n'est pas le vrai problème. Comment arrive-t-on donc à préserver un athlète à partir d'un certain âge, si ce n'est le mettre dans des conditions favorables, c'est un peu le rôle de l'Etat. Cette option peut faire l'objet d'une étude où tous les responsables du sport algérien devraient y prendre part. Un séminaire dans ce sens devait même avoir lieu. Plusieurs raisons font que l'athlète disparaît à un âge où il commence à faire sensation. Les études en sont généralement la principale cause. Souvent, il est confronté à des horaires d'études, à des blessures graves, ou à un changement de domicile, ce qui explique la déperdition. Il est facile de coacher de jeunes compétiteurs, mais il est loin d'être évident, surtout quand ils sont très jeunes et pris par autres choses. Faut-il dans ce cas-là, juste coacher sans se préoccuper de sa future vie professionnelle, de ses objectifs ou les moyens qu''il faut pour le préserver ? Bref, ce sont des facteurs déterminants qui manquent aujourd'hui et qui poussent notre performance à perdre de son aura. Avec quels moyens ? Pour certains spécialistes, la meilleure façon de surmonter cette problématique est de ne pas trop insister sur le fait de gagner les compétitions, il faut plutôt songer à l'entretien de l'athlète pour le préserver. Bon nombre de techniciens songent uniquement à la victoire ou à l'échec, mais rarement à l'avenir de l'athlète. Combien d'athlètes, depuis l'indépendance de notre pays, ont préféré remettre le tablier pour des raisons qui sont d'ordres multiples. Ils se sont souvent sentis abandonnés en mettant tous les moyens sur une seule discipline, à savoir le sport-roi qu'est le foot. Maintenant, ils sont encore prêts à relever des défis, ils ont un objectif, celui de se qualifier en prévision des prochains Jeux olympiques de Tokyo ou ceux de Paris en 2024, il serait plutôt nécessaire de réfléchir sur une politique fiable afin de les préserver en les mettant dans des conditions plutôt favorables. Comment ? Il est important de saisir les nuances que cela implique. Dans l'idéal, un compétiteur n'est ni obsédé par la victoire, encore moins par une peur maladive de la défaite, il l'est par une prise en charge adéquate et durable. Les compétiteurs ont, avant tout, un état d'esprit irréprochable et sont heureux de partager des moments avec tout le groupe, et de faire ce qu'ils aiment. Il est certes important de gagner, mais l'enjeu ne doit jamais prendre le pas sur ce qui en fait n'est qu'un jeu. L'athlète se libère de toute pression dès lors qu'il se sente pris en main d'une manière considérable. En somme, un athlète bien préparé et en parfaite condition physique peut se blesser par inadvertance, ce qui hypothéquerait ses chances de continuer. De la même manière, un athlète moyen peut, dans un bon jour, se surpasser au point de s'imposer face aux plus performants. Ce qui rend de tels exploits possibles, c'est assurément le fait de conserver en toute circonstance, un esprit de compétition et une bonne préparation mentale. Les responsables sportifs de notre pays ont du pain sur la planche, ils devraient songer mettre ces athlètes dans les meilleures conditions avant qu'il ne soit encore tard….
