Le Caire a pris la décision de quitter le projet américain visant à forger une «Otan arabe» destinée à contenir le pouvoir iranien, mais aussi à contrer l'influence russe et chinoise dans la région, a annoncé l'agence Reuters. L'Egypte s'est retirée du projet d'alliance pour la sécurité du Moyen-Orient MESA, conçu notamment pour contenir la République islamique d'Iran, rapporte Reuters, citant une source proche du dossier. Le Caire a annoncé sa décision aux Etats-Unis et à d'autres participants au projet, à l'approche d'une réunion qui s'est tenue dimanche 14 avril à Riyad, en l'absence de délégation égyptienne, a précisé l'interlocuteur de l'agence. Le projet MESA, qualifié par certains observateurs d'«Otan arabe», est promu par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, dans l'objectif d'intégrer leurs alliés arabes sunnites à un pacte de sécurité, politique et économique dirigé contre l'Iran chiite. D'après un document classifié de la Maison-Blanche consulté par Reuters en 2018, cette initiative vise également à limiter l'influence régionale croissante de la Russie et de la Chine. Outre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, parmi les participants à la MESA figurent les Emirats arabes, le Koweït, Bahreïn, le Qatar, Oman et la Jordanie. Echec pour Washington La décision d'al-Sissi de sortir de la coalition anti-iranienne a scotché Trump. C'est que Trump met les pays arabes devant des défis qu'ils ne veulent pas relever… Et Trump a du mal à comprendre cela ! Al-Sissi a fait comprendre clairement au président américain, qu'en dépit des bonnes relations qu'ils entretiennent, il n'est pas concevable que Le Caire entre dans des conflits et différends avec l'Iran. Et Trump devrait savoir que chaque Etat fixe ou change sa politique en fonction de ses intérêts. Le grand échec de Trump dans la région, c'est qu'il ne sait pas réellement ce qu'il veut, mis à part le fait qu'il sait qu'il veut aider Israël et marginaliser l'Iran. Les actions et les décisions entreprises au Moyen-Orient par le président US depuis son entrée à la Maison-Blanche, n'ont fait qu'accroître les tensions déjà existantes entre son pays et l'Iran, en mettant aussi certains pays arabes devant des défis auxquels ils ne s'attendaient pas. La personnalité très particulière et imprévisible de Trump, ainsi que sa compréhension simpliste de la situation au Moyen-Orient, ont ainsi été à l'origine d'une confusion généralisée, s'étendant aux ennemis et alliés traditionnels de l'Amérique. Mercredi, Trump a appelé al-Sissi «un grand président», et le lendemain, ce dernier a fait sortir Le Caire de la coalition en question. Trump n'a aucune maîtrise du Moyen-Orient et de ses complexités, et il a été plus que surpris de cette décision du président égyptien.