Les actions de solidarité en direction des couches défavorisées pendant ce mois de ramadhan, ne bénéficient pas souvent à ceux qui sont réellement dans le besoin. Ces actions, initiées souvent par les autorités, mais financées par des personnes nanties sont concentrées dans les grands centres urbains. Les communes rurales situées en zone montagneuse sont rarement concernées par ces opérations de solidarité. Dans les communes reconnues pauvres, comme Boudjellil, Béni-Mellikèche, Ighil-Ali, Taourirt Ighil… aucune resto du coeur n'a été ouvert. Pourtant, c'est dans ces coins reculés que la pauvreté fleurit. Le fléau du chômage y est plus important, comparativement aux centres urbains, où les chances de trouver du travail, même temporaire, sont plus grandes. Au plus grand regret donc des villageois, «les tables de rahma et autres actions de solidarité profitent aux moins indigents de la société», déplorent-ils. En dehors du fameux couffin de ramdhan, qui consiste en l'équivalent d'une journée de subsistance, aucune action de solidarité ne vient apporter de la chaleur dans les foyers des familles démunies. «Les restaurants de rahma organisés pendant tout le mois de ramadhan sont pour leur grande majorité en périphérie des villes. Elles profitent généralement aux rares automobilistes, de passage à l'heure de la rupture du jeune», constate avec regret un élu de la commune de Béni-Mellikeche. Sur la trentaine de ces restaurants qui ont ouvert leurs portes, une vingtaine au moins en effet, est située dans les grands centres urbains ou en périphérie. Ces restos du cœur, si on peut les appeler ainsi, sont ouverts à l'initiative d'associations caritatives, et pris en charge par de généreux donateurs et les collectivités locales qui en financent le fonctionnement. «Les inégalités en matière de richesse entre les communes rurales et urbaines sont, certes, profondes, mais l'Etat peut intervenir pour réduire ces différences par la prise en charge de ce volet» suggère un élu APW. Il suffit, selon notre interlocuteur, de canaliser les efforts matériels des donateurs vers une caisse de solidarité commune, qui sera gérée par une institution étatique, laquelle se chargera de la distribuer équitablement, entre les communes où le besoin est plus accru. La Direction des affaires sociales a recensé, pour rappel, quelque 23.000 personnes nécessiteuses pour ce mois de ramadhan. Elles recevront chacune 6.000 DA sous forme de chèque. Sont concernées par ces aides, les personnes sans revenus, ainsi que celles qui émargent aux différents filets d'aide sociale.