La mobilisation citoyenne pour le départ du système est intacte, et ce pour le quatorzième vendredi consécutif. Des milliers de personnes sont sorties hier, dans les rues de Bouira pour affirmer leur attachement à leurs revendications. Après la prière du vendredi, la foule s'est mise en marche depuis la place des Martyrs de l'ancienne ville. La foule n'a pas cessé de grossir tout au long de a marche. Des centaines de manifestants des autres communes n'ont pas tardé à se joindre à la grande foule. Quand aux slogans? les marcheurs se sont donnés le mot. Le rejet des élections et le départ d'Ahmed Gaid Salah, vice-ministre de la défense et chef d'état- major, ainsi que les autres symboles du système politique, notamment Abdelkader Bensaleh, chef de l'Etat et son premier ministre. Les manifestants ont crié haut fort leur opposition à l'instauration d'un Etat militaire, contrairement aux aspirations du peuple qui appelle depuis des mois pour un changement radical. «Ce que fait le chef d'état-major est contraire à ce que réclame le peuple. Depuis le début de la contestation populaire, nous n'avons rien vu venir qui puisse nous rassurer. Le peuple veut une transition vers la démocratie, l'institution militaire essaie de sauver le système en voulant nous vendre la tenue des élections comme seule issue à la crise. Qu'ils sachent une chose, nous n'allons pas voter le 04 juillet», a déclaré un manifestant. Malgré le jeûne, les marcheurs n'ont pas cessé de scander des slogans hostiles au pouvoir. D'ailleurs, c'est le troisième vendredi durant le mois de Ramadhan et la mobilisation n'a pas faibli. «le jeûne nous n'empêchera pas de sortir. Nous allons encore sortir le vendredi prochain même s'il fera 50 degré. Nous nous arrêterons de marcher une fois que ce système est tombé», ajoute un jeune manifestant. Ainsi, un incident s'est produit hier, durant la marche. Le groupe des étudiantes qui militent pour l'égalité entre les hommes et les femmes a été attaqué par des jeunes qui étaient dans la marche. C'est au niveau du quartier «château» qu'un jeune tenté d'agresser une manifestante et lui a enlevé sa pancarte. Il s'agit de la deuxième tentative d'agression contre les militantes féministes à Bouira. Vendredi dernier, à la fin de la marche, une étudiante s'est vu enlever sa pancarte.