Mais hier, 14 vendredi du Hirak, le lieu est resté désespérément vide. Pourtant, les contestataires étaient présents comme à leur habitude, dès la fin de la prière. Avec la grande poste d'Alger, le palais du peuple de Bordj Bou Arreridj est devenu l'un des lieux mythiques lieux de la contestation populaire nationale. Chaque semaine, il regroupe des centaines de citoyens, venus réclamer un changement profond du système politique algérien. Le tifo qui est placardé sur sa devanture chaque semaine, est devenu légendaire. Mais hier, 14 vendredi du Hirak, le lieu est resté désespérément vide. Pourtant, les contestataires étaient présents comme à leur habitude, dès la fin de la prière. Surprise, aucun accès à l'édifice n'était possible. Il a connu le même sort que son homologue de la capitale. Les policiers qui avaient encerclé les lieux bloquaient tout passage. L'entrée était ceinturée par une clôture. Même les balcons, qui étaient occupés à chaque fois par les jeunes, donnant une image imposante au Hirak, ont été couverts de fils barbelés. Les jeunes se sont réunis pendant près d'une heure devant cet édifice inachevé, qui symbolisait à lui seul l'Algérie en construction. Ils l'ont quitté la mort dans l'âme, pour entamer une marche pour exprimer leurs revendications. Ce qu'ils ont pris pour une entrave à leur mouvement n'a pas altéré leur détermination. Ils ont sillonné les principales artères de la ville, pour renouveler leur désir de changement, appelant au départ de tous les responsables du système politique national. Même s'ils ont manifesté leur attachement à la fraternité entre le peuple et l'armée, ils ont exprimé leur refus de la feuille de route annoncée par le chef d'Etat major de l'ANP. Ils ont rejeté par la même occasion, les élections présidentielles prévues le 4 juillet prochain. Bien sûr, ils tiennent à l'unité nationale, balayant toutes les divisions qui pourraient la compromettre. D'ailleurs, toutes les régions de la wilaya et même du pays, étaient représentées dans la marche. Toutes les catégories sociales étaient présentes aussi. On leur a interdit un immeuble. Ils ont occupé la rue, décidés à ne pas la quitter jusqu'à ce que leurs objectifs soient atteints.