Fidèles à leur rendez-vous hebdomadaire auquel ils ont habitué la ville, les étudiants se sont mobilisés hier mardi, contre le système et le vice-ministre de la Défense nationale qu'ils tiennent pour responsables de la crise actuelle et du décès surtout survenu aujourd'hui du militant des droits de l'homme, le docteur Kameleddine Fekhar. C'est au moment où les étudiants affluaient au campus de Targa Ouzemmour, lieu de départ de la manifestation, que la nouvelle de la mort du militant mozabite est tombée. L'ombre de la figure emblématique du combat pour la citoyenneté et l'identité mozabite qu'est Kameleddine Fekhar a plané tout au long de la marche qui les a menés du campus à la place de la Liberté Saïd Mekbel. «Pouvoir assassin !», ont scandé les étudiants. Un slogan qui a dominé tous les autres mots d'ordre. Pour les étudiants, le docteur Fekhar a été assassiné. «La justice, qui a décidé sa mise en détention préventive est coupable de son assassinat», accusent les étudiants consternés par la nouvelle. Des pancartes brandies par les manifestants appellent le vice-ministre de la Défense et tout le système à dégager. «Gaid dégage !», crie la foule enragée. «Non la justice militaire !» ; «Ulac smah ulac !», «pouvoir assassin !» sont autant de mots d'ordres que les étudiants ont scandé pour montrer leur colère contre un système qui «assassine dans l'impunité». L'émotion était à son comble quand, arrivés à la placette Saïd Mekbel, les milliers d'étudiants ont observé une minute de silence à la mémoire de Kameleddine Fekhar. Nombreux étudiants n'ont pu retenir leurs larmes. Pour exprimer leur solidarité avec les étudiants et leur combat, des passants se sont joints au rassemblement et ont observé eux aussi la minute de silence à laquelle ont appelé les manifestants.