Avant le 16e vendredi, il y a eu le jeudi au soir, annoncé comme discours hyper important. Le chef de l'Etat par intérim a été au rendez-vous mais, rien de nouveau sauf sa coupe énigmatique de cheveux moins fournie. Moins fournie aussi son argumentaire sur le «ne pas perdre de temps menant à la présidentielle. Son horloge reste bloquée entre présidentielle et appel au dialogue dit inclusif. Mais le dialogue avec la clique habituelle, celle qui est à l'origine de la crise politique et institutionnelle en cours, n'est-ce pas encourager le statu quo dans la gestion de la chose dite publique ? Cette clique de planqués, qu'on le veuille ou pas, a contribué directement ou indirectement à la mise en place du ‘système'». Aujourd'hui, évincée ou en périphérie du pouvoir, cette même clique déplore les insuffisances du même «système» et, veut se rapproprier le petit peuple. Ainsi donc, «la classe politique, la société civile et les personnalités patriotique nationales, jalouses du devenir de l'Algérie», ça va être du bois-mort censé rallumer la flamme patriotique. A la bonne heure… Apparemment, elle n'existe pas dans les rues, les stades, les mosquées et les comptoirs de bar, cette flamme incandescente qui en a marre des rubans pseudos-représentatifs. Représentants de partis, de syndicats, de magistrats etc.., tous ces rubans, agréés officiellement ou enturbannés sont rejetés en plein jour, vendredi ou autre. Et, c'est jouer aux «démocrates» que d'imposer, et de façon obscure, la composante de ce dialogue dit inclusif. La démocratie, ça n'est pas ça, ça n'a jamais demandé de caution à une Armée. Et, on ne refait pas le monde en disant que la démocratie est un projet rêvé par l'ensemble des citoyens, c'est un pacte intelligent, c'est un contrat social sans dissertations pour exprimer la nécessité du «vivre ensemble». C'est donc, un projet humain et politique tel qu'expliqué par les anciens Grecs, premiers à avoir abordé le problème de la démocratie, dont Platon fut témoin et critique. Pour lui, «L'homme est nécessairement un animal politique», et la politique est ce qui permet le meilleur compromis qui amènera les individus à vivre ensemble avec la garantie d'une meilleure justice sociale. Cette démocratie ancienne a lentement, mais sûrement, cédé le pas au leurre démocratique qui détruit les rêves, les contrats sociaux et le principe même de légitimité politique. Celle qui permet, par exemple, à un président même intérimaire, de décider avec autorité d'une feuille de route à suivre par tous, compromis aidant. Or, où trouver compromis et garantie de justice sociale chez un conglomérat ignorant le social, qui est lui aussi politique, en se défoulant dans la rue, au bistrot, au boulot ou ailleurs, pour vivre ensemble la libre expression… Contrairement à la clique des planqués derrière un étatisme essoufflé, ce social n'est pas dans une bulle hermétique au dialogue avec autrui, avec des gens censés être : cultivés, lucides et ouverts à la souveraineté populaire. Il espère des éveilleurs, des pédagogues qui font bouger les choses, et non de vulgaires démagogues voulant lait, beurre, argent du beurre et le sourire de la laiterie qui turbine avec de la poudre de lait importée. En fait, ils persistent et signent en bas de page impertinente car, incapables de se faire hara-kiri en vrais patriotes…