Ils sont certes, moins nombreux que lors des premières manifestations, les étudiants ont tenu cependant à marquer leur présence hier mardi, pour exiger le départ du système ainsi que ses symboles. En dépit donc, d'une chaleur caniculaire, les étudiants ont donné une véritable leçon de courage et de détermination au peuple. Banderoles et pancartes bien mises en évidence ont entamé la marche depuis le campus universitaire de Targa Ouzemour, en scandant des slogans hostiles au pouvoir et au vice-ministre de la Défense nationale. Aux cris de : «système dégage !», la procession s'engage sur le grand boulevard de la Liberté avec la conviction chevillée au corps que la lutte paye. «Les étudiants exigent le départ de tout le système !», ou encore : «le peuple est la source de tout pouvoir !», sont des slogans qui retiennent l'attention et montrent que la détermination n'a subi aucune usure. Même Ahmed Gaid Salah, le vice-ministre de la défense nationale, a eu sa part de la colère des étudiants qui demandent sa tête. «Gaid Salah n'a aucune crédibilité pour diriger le pays en ces moments cruciaux que vit le peuple algérien. Il fait partie aussi du système honni par le peuple. C'est pourquoi nous exigeons le départ de tout le système dans sa totalité, y compris lui», nous dit une étudiante. L'arrestation vendredi, d'une dizaine de manifestants a été dénoncée vigoureusement pas les étudiants qui accusent l'Etat-Major de l'armée de vouloir diviser les rangs de la révolution. «Nous exigeons la libération de tous les manifestants ainsi que tous les détenus d'opinion», scandent les étudiants. Une minute de silence a été observée par ailleurs, à la mémoire du chanteur Matoub Lounès dont on commémore aujourd'hui, le 21e anniversaire de son assassinat. Une grande majorité des étudiants se reconnaissent en effet, dans le combat du «Rebelle». «Les étudiants s'inspirent toujours du combat de Matoub Lounès pour les libertés et la démocratie», soutient une étudiante.
