Tout porte à croire que la liste négative, incluant des investissements lancés en 2016, qui ne bénéficieront plus d'avantages fiscaux car jugés comme étant dans des secteurs saturés mis en place par décret d'application, serait la raison de la fermeture de six minoteries sises à El Bayedh (wilaya de Naâma). Faut-il rappeler de prime abord que dans le cadre du nouveau Code de l'investissement, un texte d'application prévoit la mise en place d'une liste négative incluant des secteurs saturés comme les minoteries, les cimenteries, les briqueteries, le transport et enfin, croit-on savoir, les laiteries dont la production se fait uniquement à partir de la poudre de lait importé. Pour revenir au cas des minoteries d'El Bayedh, il est certain que leur propriétaire était au courant qu'il n'allait pas bénéficier d'avantages fiscaux car les textes de loi en la matière existent. Donc on peut déduire qu'ils ont investi en sachant qu'ils n'allaient pas bénéficier d'avantages fiscaux. Autrement dit, ils n'en ont fait qu'à leur tête. Il faut dire également que le gouvernement s'est retrouvé, crise financière oblige, à revoir les avantages fiscaux accordés aux entreprises créées depuis 2016. C'était d'ailleurs prévisible dès lors que le gouvernement a décidé de réorienter l'effort fiscal et la dépense fiscale. Il faut également savoir dans le même sens que les niches fiscales dont bénéficient les investisseurs représentent un manque à gagner de plus d'un milliard de dollars en moyenne pour le budget de l'Etat. Une dépense fiscale que les autorités entendent bien réorienter vers les secteurs productifs qui enregistrent un sous-investissement ou qui permettrait dans ce sens une production de substitution aux importations. Ainsi et après avoir jugé excessifs des investissements dans certains secteurs, à l'image des minoteries et des cimenterie, une liste négative s'imposait. «Cela ne veut pas dire que l'on interdira à un opérateur d'investir dans tel ou tel secteur. Le fait est que celui qui voudra investir dans un secteur saturé et inclus dans cette liste négative est libre de le faire. Mais il ne bénéficiera pas des avantages accordés aux investisseurs», avait indiqué à l'époque le ministère de l'Industrie et des Mines. On a appris également selon des sources proches du dossier, que toutes les entreprises versées dans le secteur de l'agro-industrie, créées en 2016 ne bénéficieront pas d'avantages fiscaux... Celles ayant ouvert leurs portes antérieurement ne sont nullement concernées par cette mesure. Du coup, il ne sera pas étonnant d'apprendre que beaucoup d'unités de production du secteur de l'agroalimentaire sont contraintes de réduire leurs activités ou pis encore, mettre la clé sous le paillasson. Notons par ailleurs que cette liste négative est en soi tout à fait indiqué, notamment dans le secteur de la minoterie où depuis quelques années il a été enregistré une surproduction par rapport aux besoins de consommation nationaux de dérivés de céréales (semoule, farine et pâtes). C'est également presque le cas pour les briqueteries où leur production a fini par dépasser la demande interne. Reste le cas de l'industrie du ciment qui ne fait pas l'unamité sur la décision de l'inclure dans la liste négative. En effet, au moment où les pouvoirs publics comptent sur cette filière afin de dégager des excédents à l'exportation, au niveau du ministère de tutelle on avance que le secteur est saturé arguant par là que l'année 2017 sera marquée par le retour à l'autosatisfaction du marché national en ciment national.