S' il y a un pays arabe qui est en train de prendre une place importante dans le paysage cinématographique mondial c'est bien la Jordanie. En effet, depuis la nomination de son film Deeb aux Oscars, le cinéma hachémite est en train de s'affirmer encore plus. Plusieurs actions ont été lancées pour lancer le cinéma jordanien et le faire connaître dans le monde. Parmi ces manifestations, la 24ème édition du Festival du cinéma franco-arabe qui s'est tenu du 24 juin au 1er juillet à Amman. 11 films venant du Moyen-Orient (Irak, Jordanie, Palestine) et du Maghreb (Algérie, Egypte, Maroc, Tunisie) ainsi que des films français ont été projetés. Les thèmes abordés cette année tournent autour des migrations, de la justice et de la liberté. Le festival est organisé par l'Institut français de Jordanie. Son directeur, Stéphane Delaporte, a insisté sur l'importance des thèmes abordés cette année. Il a aussi souligné que «ce festival incarne la force des relations bilatérales entre la France et le Monde arabe... Nous sommes fiers de présenter des films coproduits entre des pays arabes et la France». En plus des projections gratuites de longs-métrages, une soirée spéciale courts-métrages a été organisée le 25 juin, des invités et réalisateurs ont animé des conférences et dispensé des masterclasses sur l'industrie du cinéma. Le cinéma jordanien encourage d'autres pays, comme la Syrie, à développer son cinéma. Le lundi 2 avril, Syrian Stories, une anthologie de 11 documentaires courts, ont été projetés au Rainbow Theatre de Amman. Cette projection vient de la collaboration entre le consulat britannique, l'institut de documentaires écossais et Bidayyat for Audiovisual, une association syrienne pour les réalisateurs syriens hors de Syrie. Le projet s'est construit autour de trois ateliers à Amman, Beyrouth et Istanbul, 35 réalisateurs syriens y ont participé. Une des jeunes réalisatrices ayant pris part à ce projet, Hiba Hmaidy, a souligné l'opportunité qu'elle avait eu pour recevoir des formations en Jordanie, qui lui ont permis de retranscrire à l'écran, avec Mohammad Labbad, la vie de son père, un militaire qui a déserté l'armée nationale. Pour le directeur de l'institut de documentaires écossais, Noe Mendelle, ce type de projet permet aux réalisateurs syriens de montrer au monde la situation dans leur pays. Les responsables de la culture en Jordanie encouragent la promotion du cinéma dans tous les espaces, mais dans les prisons. La commission cinématographique du Royaume, dirigé, par Nada Doumani et la direction de la sécurité publique, représentée par la direction des centres correctionnels et de réhabilitation, ont signé le mardi 13 février dernier un accord important visant à rendre le cinéma accessible aux prisonniers. Ce projet s'appelle «le cinéma pour tous». Des films pourront ainsi être projetés dans tous les centres pénitenciers du Royaume, à l'exception des deux centres d'Al Muwaqqar. Il entre dans une stratégie plus globale de réhabilitation des détenus. Le cinéma devient ici un outil de préparation à la réinsertion dans la société et d'aide à la limitation de l'impact psychologique du confinement. Depuis 2017, 26 projections de la commission cinématographique du Royaume ont déjà été présentées avec succès dans 15 centres différents mais ce nouvel accord va permettre de faciliter ce type d'événements, de faciliter l'accès aux droits des films et de fournir un équipement technique de qualité aux centres. [email protected]