L'armée de l'air allemande enquêtait hier sur la grave défaillance qui a contraint l'Airbus d'Angela Merkel à un atterrissage d'urgence la veille, dernier exemple en date d'une longue liste d'humiliantes pannes sur des avions officiels. L'armée de l'air a néanmoins exclu toute origine criminelle de la panne, une possibilité évoquée dans un premier temps par le journal régional Rheinische Post. Il n'y a «pas le moindre indice pour une piste criminelle», a affirmé un porte-parole de l'armée de l'air. L'ensemble du système de communications de l'Airbus A340 avec le sol s'est arrêté alors que l'appareil survolait les Pays-Bas, un incident majeur, selon le site internet de Der Spiegel et le Rheinische Post. C'est par téléphone satellite que l'équipage a dû organiser l'atterrissage d'urgence jeudi soir à Cologne. La chancelière a finalement embarqué hier matin à bord d'un vol de la compagnie espagnole Iberia au départ de Madrid afin de rejoindre avec plus de douze heures de retard ses pairs du G20 réunis en sommet à Buenos Aires, selon la chancellerie. Son arrivée dans la capitale argentine est prévue vers 17h55 locales et les entretiens bilatéraux qu'elle devait avoir hier avec les présidents américain Donald Trump et chinois Xi Jinping ont dû être annulés. Elle ne devrait pas non plus être présente pour la traditionnelle «photo de famille» qui réunit les chefs d'Etat ou de gouvernement des 20 pays composant le G20. Dans l'industrie aéronautique, ce genre d'incidents est qualifié d'urgence dangereuse et ne se produit qu'extrêmement rarement, ce qui a conduit le capitaine et son équipage à immédiatement réclamer un atterrissage d'urgence. L'atterrissage de l'avion, qui outre la chancelière transportait le ministre des Finances Olaf Scholz ainsi qu'une importante délégation, s'est également déroulé dans des conditions difficiles. Si l'armée de l'air a exclu toute origine criminelle de la panne, reste que les raisons de cet incident demeurent à déterminer alors que cet avion notamment a connu des déboires par le passé. L'armée allemande a acquis cet appareil d'occasion en 2011 auprès de la compagnie Lufthansa. Pouvant transporter 143 personnes, il dispose d'un système de défense anti-missiles ainsi que d'une chambre à coucher et d'une douche. L'avion avait été construit en 1999 et avait déjà effectué quelque 50.000 heures de vol au moment de son acquisition par le gouvernement, selon Der Spiegel. Le mois dernier, à Bali (Indonésie) des rats avaient endommagé des câbles de l'appareil, obligeant le ministre des Finances à rentrer d'une réunion avec le Fonds monétaire international (FMI) par un vol commercial. Le 29 juin, c'est le président de la République, Frank-Walter Steinmeier qui avait dû changer d'avion pour se rendre à Minsk suite à un dommage hydraulique sur le «Konrad Adenauer».