L'Assemblée constituante vénézuélienne a levé mardi l'immunité et autorisé des poursuites pénales pour usurpation de fonctions contre le chef du Parlement Juan Guaido. L'Assemblée constituante a voté à l'unanimité pour «autoriser la continuation des poursuites pénales engagées contre le député» d'opposition Juan Guaido devant la Cour suprême, a annoncé le président de cette institution Diosdado Cabello. Le 29 janvier la Cour suprême a ouvert une enquête contre M. Guaido, 35 ans, sous l'accusation d'avoir usurpé les fonctions du président Maduro, qui l'avait à son tour accusé d'avoir planifié une attaque contre lui.»Nous agissons sur la base de la Constitution», a dit M. Cabello, également numéro 2 du parti au pouvoir, en clôturant les travaux de l'Assemblée qu'il dirige. La Cour suprême vénézuélienne avait demandé lundi à l'Assemblée constituante de lever l'immunité parlementaire du chef de file de l'opposition Juan Guaido, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays. La plus haute juridiction du Venezuela «ordonne la remise de cette décision au président de l'Assemblée nationale constituante afin de lever l'immunité parlementaire» de Juan Guaido. Il lui est reproché de ne pas avoir respecté une interdiction de sortie du territoire. L'opposant de 35 ans a bravé une interdiction de sortie du territoire pour une mini- tournée dans la Colombie voisine, au Brésil, au Paraguay, en Argentine et en Equateur de fin février à début mars. Le 23 janvier, Juan Guaido, président du Parlement, unique institution aux mains de l'opposition, s'est déclaré président par intérim du Venezuela. Plus d'une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis l'ont reconnu comme tel, qualifiant d' «illégitime» le deuxième mandat de Nicolas Maduro. Celui-ci, qui dénonce une tentative de coup d'Etat orchestrée par l'opposition avec le soutien de Washington et qui fait face, ces dernières semaines, à des attaques «terroristes» visant l'alimentation électrique du pays, est soutenu par la Russie et la Chine. Ce rebondissement intervient dans un contexte économique et social très tendu au Venezuela, pays de 30 millions d'habitants, qui possède les plus grandes réserves de pétrole au monde. Le Venezuela a vécu sa pire panne d'électricité au début du mois de mars. Et depuis huit jours des pannes de courant intermittentes le plongent dans le noir à intervalles réguliers et créent de graves problèmes de distribution d'eau. Ces coupures sont dues à des «attaques terroristes» dans le cadre d'une «guerre électrique déclenchée pour rendre fou le pays», estime le président Maduro. L'opposition et des experts du secteur estiment que ces coupures de courant sont dues au manque d'investissements dans les infrastructures. Outre les coupures d'électricité, le Venezuela souffre de graves pénuries de toutes sortes, que Nicolas Maduro attribue aux sanctions financières imposées par Washington.