Après les élections municipales de la semaine dernière, la Turquie entre dans une période de quatre ans sans aucun scrutin prévu qui sera consacrée, a promis le président Recep Tayyip Erdogan, aux réformes économiques. Le pays en a urgemment besoin: l'économie traverse sa première récession en 10 ans, l'inflation annuelle, alimentée par l'érosion de la livre turque, a atteint un niveau record et le chômage a bondi à 13,5% en décembre, au plus haut depuis 2010. Ce sombre tableau a largement contribué, pour les analystes, au revers électoral infligé au parti du président Erdogan lors du scrutin municipal du 31 mars: selon les résultats provisoires, l'opposition l'a emporté à Ankara et à Istanbul.