Les manifestants en question étaient munis de plusieurs banderoles exigeant un changement radical du système politique qui dirige le pays. Des dizaines de milliers de citoyens ont pris part aux deux marches populaires qui ont eu lieu, hier, mardi 9 avril, dans la ville de Tizi Ouzou dans le sillage des réactions de la rue face aux mesures et aux décisions prises au plus haut sommet de l'Etat suite à la démission du président de la République Abdelaziz Bouteflika. La première manifestation a été celle de la famille des travailleurs de l'éducation. Des femmes et des hommes travaillant dans ce secteur (paralysé par une grève de trois jours depuis dimanche dernier), ont investi, hier, dès le milieu de la matinée la rue qui longe le siège de la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou. Les manifestants en question étaient munis de plusieurs banderoles exigeant un changement radical du système politique qui dirige le pays. «Système, dégage», «Pour la justice sociale», «Non aux trois B», etc. ont été, entre autres, les slogans déployés lors de cette marche. Les manifestantes et les manifestants ont alors entamé leur périple en scandant en choeur divers slogans hostiles aux anciennes figures politiques du système. Les travailleurs du secteur de l'éducation ont parcouru plusieurs boulevards de la ville de Tizi Ouzou avant d'aboutir devant le siège de la wilaya où ils ont observé un rassemblement pacifique. Les représentants des travailleurs de ce secteur, notamment ceux des corps communs de l'éducation ont pris la parole pour dénoncer leurs conditions socio-professionnelles et les difficultés dans lesquelles ils exercent leur profession. Mohand Arezki Hallou, secrétaire général de la section syndicale des travailleurs des corps communs de l'éducation, a indiqué à la presse, en marge de la marche: «En tant que partie prenante de ce peuple, nous ne pouvons pas rester en marge de ce qui se passe dans notre pays et des évènements décisifs qui s'y déroulent. Pour notre part et à notre tour, nous demandons un changement de système et l'arrivée de nouvelles figures pour diriger le pays. Nous exigeons aussi une amélioration de nos conditions socio-professionnelles qui sont catastrophiques avec des salaires misérables et des conditions de travail lamentables.» De leur côté, les étudiants de l'université «Mouloud Mammeri» de Tizi Ouzou ont investi la rue dès le début de l'après-midi. Des milliers d'universitaires se sont spontanément rassemblés devant le campus universitaire de Hasnaoua. «Tamazgha, d lasel-iw, ldzayer, d tamurt-iw», «les étudiants se solidarisent avec le peuple», «les étudiants s'engagent, système dégage», sont, entre autres, les mots d'ordre que l'on pouvait lire sur les banderoles de cette marche et qui ont été exhibés aux côtés de l'emblème national et du drapeau de la culture berbère.