Mustapha Bouchachi a été l'invité avant-hier soir du Forum des libertés organisé par la coalition de la société civile de la wilaya de Tizi Ouzou, un collectif mis sur pied pour animer les débats sur la situation politique et sociale que traverse notre pays. Avant-hier vendredi, la soirée Ramadhan de la ville de Yakouren, une soixantaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya, a été l'occasion pour Mustapha Bouchachi, avocat et militant des droits de l'homme, de revenir sur les derniers développements et le 12ème vendredi de marche du peuple algérien pour revendiquer le changement du système. Les présents ont eu droit également à des moments très forts avec les chanteurs engagés Ali Ideflawen et Brahim Tayeb qui ont ressuscité les chansons des années de braise à l'instar de «Jtiyi avrid ad adigh» (Cedez le passage», une chanson mythique écrite par Víctor Lidio Jara Martínez, un Chilien opposant à la dictature militaire de Augusto Pinochet. Arrêté par les militaires lors du coup d'Etat du 11 septembre 1973, il est emprisonné, torturé ensuite assassiné en septembre 1973 après avoir eu les doigts coupés par une hache. Dans son intervention, Mustapha Bouchachi a réitéré la position du mouvement quant au refus catégorique des élections du 4 juillet prochain. Pour l'avocat et militant des droits de l'homme, il ne peut pas y avoir de dialogue avec des personnalités qui représentent le système que le peuple rejette depuis 12 vendredis. Aussi a-t-il déroulé une offre de sortie de crise qui, selon l'homme de droit, doit commencer par l'installation d'une instance présidentielle et un gouvernement d'union nationale pour une période de transition qui sont la solution que réclame le peuple, a conclu l'orateur vivement acclamé par les présents.
