Artisan du rapprochement avec les juifs, le pape François devrait prendre plus de précautions lorsqu'il mentionne à répétition les «hypocrites» pharisiens, un stéréotype négatif qui a alimenté des siècles d'antijudaïsme catholique, estiment des érudits des deux religions. Les relations entre catholiques et juifs ont pris un nouveau départ grâce à un document du Concile Vatican II, «Nostra Aetate», qui, en 1965, a enfin prôné le respect du judaïsme. Pendant des siècles, l'origine juive de Jésus avait été occultée et les juifs présentés comme déicides. Un demi-siècle plus tard, un congrès d'érudits, juifs et chrétiens, s'est réuni à Rome pour partager leurs recherches pointues sur «Jésus et les pharisiens»». Le sujet n'a rien d'anecdotique pour les rabbins, troublés par les citations sans nuances du pape tirées du Nouveau testament, où Jésus traite d'hypocrites les membres de ce petit groupe religieux et politique, dénonçant leur grande rigidité sur la Loi juive.