Mahrez transmet son expérience aux jeunes Qataris Ancien gardien de but international de la fin des années 90, Sid-Ahmed Mahrez forme actuellement les gardiens de but d'Al Duhaïl (ex-Lakhwya), où il ne laisse personne indifférent. Ce pur produit du WA Boufarik, passé par le CR Belouizdad, la JS Kabylie et l'OM Ruisseau, revient sur son expérience au Qatar ainsi que les chances de l'EN lors de la prochaine CAN en Egypte. L'Expression: Parlons d'abord de votre expérience au Qatar. Comment se passe-t-elle? Sid-Ahmed Mahrez: Mon expérience au Qatar a commencé avec 2011, lorsque Rabah Madjer m'avait proposé aux responsables d'Al Duhaïl (ex-Lakhwya). L'accord avait été très vite trouvé, et j'ai signé mon contrat qui court jusqu'à aujourd'hui. C'est une expérience enrichissante pour moi, puisque j'ai surtout appris à travailler avec les jeunes, moi qui, jusque-là, ne travaillais qu'avec les seniors, notamment au CRB et à la JSK. J'ai beaucoup aimé cette expérience, surtout que j'ai travaillé avec toutes les catégories, des U13 jusqu'au U23, avec plusieurs titres, dont le dernier est celui de champion du Qatar cette saison avec les U23. La faible affluence au Qatar n'influe-t-elle pas négativement sur le niveau de jeu? Tout le monde est d'accord à dire que le football ne peut se jouer sans public. Cela est, en quelque sorte, gênant au Qatar, mais les choses commencent à prendre une autre tournure. A l'approche du Mondial 2022 qu'abritera le Qatar, il y a plus d'intérêt de la part des supporters qataris et expatriés. La dernière finale de la Coupe entre Al Duhaïl et Al Sadd, a vu l'inauguration d'un nouveau stade pour ce Mondial en la présence d'une foule très nombreuse, ce qui augure de bonnes choses. Je profite de l'occasion pour féliciter mon équipe, qui l'a remporté (4-1) avec brio. Quelle comparaison faites-vous entre le football algérien et qatari? Sur le plan des infrastructures, il n'y a rien à comparer, puisque le Qatar est le meilleur, et ce n'est pas par hasard qu'il va organiser le Mondial 2022. Sur le plan du jeu, le championnat algérien est plus engagé et dur qu'au Qatar, là où on trouve des joueurs de renommée mondiale, tels que Sneijder, Xavi, Benatia, Boujdenah et De Yong. Cette présence relève le niveau du championnat qatari et fait avancer les choses. L'EN algérienne aborde dans un mois la CAN-2019, comment voyez-vous ses chances? Le groupe est, selon moi, équilibré. Le Sénégal est, certes, favori et les deux autres adversaires, le Kenya et la Tanzanie sont à notre portée. Nous avons, donc, les moyens de passer au deuxième tour. Cependant, l'erreur fatale serait de sous-estimer le Kenya et la Tanzanie, qui n'auront rien à perdre, mais tout à gagner. Belmadi, qui maîtrise bien son sujet, est le seul habilité à choisir le joueur compétent pour prendre part à une compétition pareille et mettre, ainsi, en place son plan de travail. Espérons seulement qu'il fera le bon choix. En tant qu'entraîneur des gardiens de but et ancien international, quels sont, selon vous, les trois gardiens qui doivent être retenus pour la CAN? Loin de moi l'idée de m'immiscer dans le travail du staff technique en place, mais je dirai que si M'bolhi sera rétabli complètement de sa blessure, il sera le Numéro un, suivi de Doukha. Le dernier billet sera entre Oukidja et Zeghba, même si personnellement, j'aurai aimé revoir Asselah en EN, lui qui réalise une très bonne saison en Arabie saoudite. Madjid Bougherra est pressenti pour rejoindre le staff technique national. Pensez-vous qu'il sera d'un grand apport? C'est tout le bien que je lui souhaite. J'ai travaillé avec lui à Al Duhaïl et je peux certifier, les yeux fermés, qu'il s'agira d'un bon choix, même si rien n'est encore officiel pour le moment. Madjid apportera beaucoup de choses à l'EN de par son vécu en tant que joueur et capitaine de cette sélection, et ce qu'il apprend actuellement depuis qu'il est entraîneur. Votre ancienne équipe, le CRB, revient en force et est finaliste de la coupe d'Algérie. Comment avez-vous vécu sa saison? C'était une saison très difficile, après le début raté. Mais avec l'arrivée d'une nouvelle direction, avec un chevronné et connaisseur Saïd Alllik, la situation s'est améliorée, et c'est tant mieux. Pour la finale de la coupe d'Algérie, il faudra prendre très au sérieux la JSM Béjaïa, qui reste redoutable. Je croise les doigts en espérant une 8e consécration pour le CRB dans cette prestigieuse compétition. Peut-on vous revoir travailler prochainement en Algérie? Pour l'heure, je suis encore sous contrat avec Al Duhaïl, là où je ne manque de rien. Je n'ai pas l'intention de bouger. Mais après, on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve.