«Le dépôt de deux dossiers de candidature a été annoncé.» La présidentielle du 4 juillet aura-t-elle lieu ou pas?. Coup de théâtre:contrairement à ce qui a été avancé, à savoir qu'aucune candidature n'avait été déposée, le Conseil constitutionnel a annoncé, hier, dans un communiqué, le dépôt de deux dossiers de candidature, en prévision de la prochaine élection présidentielle prévue le 4 juillet. Cela signifie que le Conseil se réunira, dans 10 jours francs, pour statuer sur l'opération de dépôt de candidatures. Deux illustres inconnus: Abdelhakim Hamadi et Hamid Touahri, ont déposé leurs dossiers de candidature. Cet état des lieux signifie que le scrutin présidentiel n'est pas encore reporté. Sur le plan juridique, seule l'invalidité des dossiers de ces deux candidats, déclarés à la dernière minute, par le Conseil constitutionnel, pourra motiver la suspension du scrutin présidentiel. Toutefois, il y a des chances, que le report de cette échéance, une revendication majeure des millions d'Algériens, rendue difficile par le refus du mouvement populaire et celui de plus de 400 présidents d'APC, des magistrats d'encadrer le scrutin, soit exaucé. De ce fait, il se pourrait qu'on se dirigerait vers un deuxième report de l'élection présidentielle en l'espace d'un peu plus d'un mois. Une situation qui sera inédite et sans précédent dans l'histoire politique du pays. Pour de nombreux observateurs, l'échec de la voie constitutionnelle dans le cadre de l'application de l'article 102 de la Constitution était prévisible. Face à l'échec consommé d'imposer des solutions unilatérales, le pouvoir se doit d'afficher une volonté politique claire, d'ouvrir un dialogue sérieux pour trouver une sortie consensuelle, négociée. Dans ce contexte, la solution politique s'impose d'elle-même. Et pour plusieurs spécialistes, l'élection présidentielle doit avoir lieu à l'issue d'une vraie période de transition permettant le changement des règles du jeu électoral en Algérie. Aussi, un report à court terme de l'élection présidentielle ne constitue pas une solution politique. Pour commencer, les décideurs doivent renvoyer les 3 «B», à savoir le président par intérim, Abdelkader Bensalah, Noureddine Bedoui, Premier ministre et remplacer l'actuel président du Conseil constitutionnel. Il s'agit de donner un gage de bonne volonté d'autant plus que cette revendication est un dénominateur commun entre les principales propositions de sortie de crise en phase avec les demandes du mouvement populaire. De l'avis des politologues, le pouvoir doit dialoguer avec les représentants du mouvement, les organisations de la société civile autonome ainsi que des partis politiques de l'opposition, même s'ils ont montré leur incapacité de canaliser et d'orienter la dynamique populaire. Par ailleurs, les millions de manifestants, dont la mobilisation reste intacte pour exiger le départ de l'ensemble du système au pouvoir, rejettent la tenue d'une élection présidentielle tant que cette revendication n'a pas été satisfaite. Ils réclament, avant tout scrutin, des structures de transition à même de garantir une élection libre et équitable. Par ailleurs, deux des partis qui avaient annoncé leur intention de concourir se sont retirés de la course. Aucune personnalité d'envergure n'a non plus fait publiquement acte de candidature et aucun grand parti au pouvoir ou d'opposition n'a désigné de candidat.